LE RÉCIT DU TEK-TEK
VOL EN AVION VERS L'ÎLE DE LA RÉUNION
INTRODUCTION
Préparé par Ginès en 2016, ce trek à La Réunion fut une totale réussite pour les participants ( Rose-Marie Miraglia, Jacques Milési, Pierre Mur, Dominique Lauseig, Serge Fontaine, Michel Avon, Claude Lauseig).
Le récit de leur aventure réunionnaise, les photos et le montage réalisé par Jacques Milési, que nous avons visualisé, nous laisse rêveurs tant la beauté des lieux et l'apparente difficulté des randonnées est perceptible et affolante à la fois.
Ginès, l'organisateur n'ayant pas pu effectuer ce voyage, l'idée pour lui d'organiser un autre trek pour 2017 devenait évidente et très vite un deuxième groupe s'est créé ( Ginés Massol, Agnès Massol, Marie-Jo Thirion, Denis Thirion, Michèle Vérola, Jacques Vérola, Jean-Marie Andrieux, Françoise Delfaux et Francisco Munoz ).
Décision à été prise de garder le même guide que le groupe 2016 et aussi de conserver le même planning.
Contacts avec le guide Gilbert Aureche, réservation du vol, acompte pour le séjour, réservation parking, réservation sièges dans l'avion ......
Tout le monde est fin prêts pour ce trek !!!!
Après un petit contre temps de décalage de vol d'avion et du remaniement du planning du séjour, par notre guide sur place à la Réunion, nous voilà prêts à décoller de l'Aéroport de Marseille - Marignane le lundi 6 novembre 2017 à 23 : 55.
Vol sans problèmes de 10:45 avec la compagnie XL Airways France.
Malgré un retard au décollage d'une heure, vol agréable, pour atterrir à Saint Denis de la Réunion ou notre guide doit nous réceptionner à 13:40.
Ici à La Réunion, les oiseaux sont Rois !
D’ailleurs, l'emblème de La Réunion est le Paille en queue ou Phaethon lepturus, oiseau pélagique des mers chaudes au plumage blanc avec des traits noirs, il possédé une très longue queue composée de deux plumes très fines, ressemblant à deux pailles blanches, traînant élégamment derrière l'oiseau en vol.
Mais le récit qui va suivre nous est conté par l'un des oiseaux endémiques de La Réunion, certainement le plus répandu ; le Tek - Tek.
N'étant qu'un subalterne, du Paille en queue, ne lui tenez pas rigueur s'il lui arrive de se tromper ou de déformer légèrement la réalité, cet oiseau est très taquin et imaginatif.
Après tout, ce n'est qu'un oiseau, mais un drôle d'oiseau tout de même......
TRAJET EN NAVETTE
AÉROPORT ROLAND GARROS - ERMITAGE-LES-BAINS
RÉCIT
DU TEK-TEK
PREMIER JOUR
SAINT DENIS - ERMITAGE LES BAINS
Bon, c'est bien beau la montagne, les forêts, le brouillard, Les rivières réunionnaises, Madame
Tek-tek et les tek-tekquieux, mais aujourd'hui je m'en vais voir les avions sur les pistes de l'aéroport de Saint Denis.
C'est mon dada !
Et oui !
Mon père, mon grand-père venaient déjà là pour admirer ces beaux aéroplanes atterrir et décoller.
Mais chutttttttt....
Personne ne le sait !
Pauvres hommes !
Misérables machines !
Dés fois, je me demande comment ils ont pu croire, qu'ils pouvaient rivaliser dans les airs avec nous les oiseaux.
Je reconnais qu'ils ont des bonnes idées et qu'ils font des progrès mais de là à nous concurrencer...
Ils ont du chemin à faire !
Avant d'aller voir les pistes, j'aime bien me reposer sur l'arbre en face la sortie principale des voyageurs, un superbe "Albizia saman", plus communément appelé ici, Arbre à pluie.
Mais voilà le flot d'arrivants !
On dirait des fourmis !
Çà grouille dans tous les sens !
Les uns avec leurs valises à roulettes, les autres avec leurs chariots porte-bagages !
D'autres plus malheureux sont obligés de porter des sacs énormes qu'ils traînent à moitié par terre !
Les uns cherchent un familier qui devait les attendre.
D'autres font le va et vient en espérant qu'un taxi passera par là.
Des fous, je vous dis !
Des fous !
Mais qui vois-je !
Je ne le crois pas !
Monsieur Gilbert Aureche, dit Gilou !
Avec son fils Yan, assis à la terrasse du bar !
Ah, ces hommes, dés qu'ils ont un moment, les voilà devant leur bière ou leur rhum !
Faut dire qu'aujourd'hui, il fait très chaud et que les boissons ne manquent pas ici à La Réunion.
Bref, on ne saura jamais !
En tous cas, elle est bien bue ici à la Réunion.
Et elle est assez bonne, surtout la Kekette large, blonde et pétillante.
De nombreux jeux de mots l'accompagnent et sont inscrits sur les bouteilles ;
Vous l'aurez compris, la liste est longue... Et sinueuse !
Bien sur, n'oublions surtout pas les nombreux rhums servis à La Réunion ;
Là aussi, la liste est longue... ( Et à boire avec modération ! ).
Je voudrais aussi mettre à l’honneur le fameux vin de Cilaos, qu'il soit rouge, rosé ou blanc, il est très apprécié par les réunionnais et surtout par les cilaosiens et de plus en plus par les touristes.
Ma préférence va au blanc, légèrement sucré et alcoolisé, deux ou trois verres et l'on ne sait plus qui on est !
N'oublions pas aussi qu'il existe à La Réunion de l'eau.
On ne boit pas que de l'alcool !!
" L'eau de Cilaos " est mise en bouteille et distribuée dans toute la Réunion.
" L'Edéna " , c'est la star, sa bouteille se pare de mille couleurs, lors des périodes de fêtes.
" L'eau du robinet ou de source " , la meilleure du monde !!
Bon, certains randonneurs ou touristes mal intentionnés prétendent qu'ils ont eu des problèmes intestinaux dus à l'eau de La Réunion mais que nenni, ce sont des petites natures, voilà tout !
Faut pas me chercher !
Non, mais !
Mais revenons à nos moutons.
Gilou et son fils doivent surement attendre un groupe de touristes qu'il emmènera dans les montagnes polluer notre espace vital avec leurs envies prostatiques et autres vessies amoindries !
Je ne parle pas des fumeurs qui eux sont hors concours .....
Mais bon, on est partageurs ici à La Réunion.
On accepte tout le monde.
D'un autre coté, j'aime bien suivre ou précéder sur les sentiers ces groupes de randonneurs, qui se suivent à la queue leu leu, tantôt souriants, énervés, transpirants, les uns parlent politique, les autres cuisine, météo, mais ils sont toujours chargés comme des mules avec leur sacs à dos et leurs sacrés bâtons.
Prêts à dégainer leurs appareils photos ou leurs Iphones, pour nous tirer le portrait, sous toutes les postures !
Par moments, on dirait des escargots avec leurs capes de pluie de toutes les couleurs qui leurs tombent sur les godasses et tout ça pour quelques gouttes de pluie !!
De toute façon ils seront trempés !
Ils ne comprennent rien !
Nous les oiseaux, on ne fait pas tant d'histoires quant-il pleut !
On se met à l'abri et c'est tout !
Mais attention, il est 14:50 et un groupe de personnes discute avec Gilou.
Neuf personnes exactement.
Apparemment ils font connaissance, je vais m'approcher pour écouter.
- Bonjour, comme vous savez déjà, je suis Gilbert Aureche votre guide pour ce séjour et voici mon fils Yan.
- Moi c'est Ginès et voici ma femme Agnès, Marie-Jo, Denis, Françoise, Jean-Marie, Jacques, Michèle et Francisco.
Les présentations faites, ils chargent les bagages dans une navette, un Renault Vito.
Huit d'entre eux y prennent place et le neuvième monte avec Yan dans sa voiture personnelle, la navette ne transportant que 9 passagers à la fois, chauffeur compris.
Comme j'ai quelques jours devant moi, je vais les suivre.
Je suis curieux de voir leur périple sur notre belle île.
Il me semble que je vais rigoler !!
Tout en conduisant, je vois Gilou distribuer des cartes de la Réunion à tout le monde et commenter les panoramas qui défilent des deux cotés du véhicule tout au long du parcours, tels des écrans de cinéma géants.
Ohhhh !
Gilou ne s'est pas foutus d'eux, voilà qu'il entre sur le parking du village de vacances " Village Corail " à Saint Gilles l’Ermitage.
Lieu très prisé par les agences de voyages et les touristes fins connaisseurs.
Bien joué !
Une fois installés dans des cases pour deux personnes, Gilou et Yan les quittent.
Ils reviendront surement demain matin pour commencer la visite de La Réunion.
Je vois Francisco qui va de case en case, avec la télécommande de la climatisation dans les mains.
Après moults aller - retours dans toutes les cases, il s'avère que personne n'a la bonne télécommande et ils leurs faut pas mal de temps pour comprendre que le numéro inscrit derrière chaque
télécommande, correspond au numéro de chaque case !!
Ça commence bien !
Quelle rigolade !
Une demi-heure plus tard, les voilà partis pour la plage.
Une plage heureusement protégée par une barrière de corail car le requin rode dans les parages et a déjà fait plusieurs victimes.
L'Océan indien est assez connu pour ses squales et autres dangers venant des profondeurs.
D'ailleurs, je vois que tous ont un peu peur, ils ne s'éloignent que de quelques mètres du bord, on ne sait jamais, des fois qu'un Zanclus cornutus, un des poissons les plus emblématiques des récifs coralliens de l'Océan Indien ne vienne les mordiller.
C'est mieux comme ça.
On ne sait jamais...
Après la baignade dans l'Océan, un tour à la piscine du centre puis retour dans les cases pour se préparer avant d'attaquer l'apéro au bar.
Chacun a commandé une boisson plus ou moins exotique.
Même Marie-Jo qui d'après ce que je vois, n'a pas l'habitude de boire de l'alcool a pris une
" Margarita " assez chargée en Cointreau et Tequila.
La pauvre !!
Cinq minutes plus tard, elle ne sait plus ce qu'elle raconte !
Sa réputation est faite pour tout le séjour !
Le repas est pris au restaurant du centre.
Je vois que Jean-Marie se sert abondamment du " Rougail de tomate ", la sauce piquante tant réputée à La Réunion, mais aussi redoutée par les touristes qui n'ont pas l'habitude d'en manger.
Espérons qu'il ne le regrettera pas...
Après le repas, tout le monde va se coucher car apparemment tous sont en manque de sommeil.
Le sommeil sera profond et les rêves doux... doux... doux...
Pour ma part, j'ai vu un " Flamboyant ", arbre aux fleurs rouges éclatantes, qui en ce moment est en pleine floraison, une merveille pour les yeux, ou je pourrais passer la nuit en toute sécurité.
Demain sera un autre jour......
DEUXIÈME JOUR
ERMITAGE LES BAINS - HELL BOURG
( Cirque de Salazie )
Mais, c'est quoi ce vacarme de si bonne heure ?
On ne peut même plus dormir tranquillement ici !
Je ne le crois pas, ce sont les Verola !
Mais ou vont-ils ?
Il n'est que sept heures du matin, c'est encore l'heure de dormir pour un Tek-Tek !
Ah, j'ai compris, ils vont voir l'Océan de bonne heure, comme font tous les touristes métropolitains.
Dés fois que le Requin roderait de bon matin dans les lieux !
Tient, les Thirion aussi se dirigent vers la plage !
Suivis de près de Françoise et Francisco.
Décidément, ils sont tous attirés par l'Océan !
Tous des insomniaques !
A moins qu'ils soient tous devenus marteau par le voyage !
Surement le décalage horaire...
Déjeuner pris au restaurant du centre, les voilà partis à pied pour aller visiter Saint- Gilles, en marchant le long de la plage qui longe le Lagon.
Visite du petit port de pêche, lieu très touristique où quelques commerces font la joie des visiteurs.
Agnès achètera un short pour dormir, ce qui lui voudra pas mal de commentaires de ses compagnons de voyage car ce short est plutôt sexy !
Les Massol, comptent-ils passer une nuit agitée ?
A suivre......
Ginès et Francisco, les deux gourmands du groupe quand à eux, se dirigent vers un glacier et en sortent chacun avec un cornet où la glace dégouline, encouragée par la chaleur ambiante.
Puis retour vers le centre où Gilou et son fils doivent passer les prendre à 9 heures.
Petit incident, avec la direction, concernant la note du repas de la veille au soir pris au restaurant du centre.
C'est compris dans le prix du séjour ?
Ce n'est pas compris ?
Finalement c'est Gilou qui va solutionner le problème en réglant la note.
Bravo !
Beau geste, pour les débuts du périple réunionnais en commun.
Tout le monde part donc vers Hell Bourg, le sourire aux lèvres.
A Saint Denis, passage devant la statue de Roland Garros, personnage emblématique de La Réunion.
Premier aviateur à réaliser la traversée de la Méditerranée.
Né à saint Denis, rue de l'arsenal, aujourd'hui rebaptisée rue Roland Garros.
Puis repas de midi au village de Saint Paul, à la terrasse d'une ginguette de bord de mer oò ils font la connaissance de la fameuse bière Dodo Bourbon !
Ils se régalent.
Tout le monde rigole !
Peut-être déjà les effets de la bière.
Jean-Marie imite Yan et Gilou et pousse encore un peu sur la sauce piquante...
A suivre...
Sur leur chemin, ils traversent la ville de Saint-André, visiteront la Coopérative "Provanille", à Bras-Panon où ils feront des achats pour eux et pour leurs familiers, ils visiteront aussi la Rivière des Roches, Salazie avec sa Cascade du voile de la mariée et sa Mare aux poules.
Puis arrivée à Hell Bourg, pour visiter la Villa Folio et ses occupants.
Ils n'ont pas de chance, leur guide sera Isabelle !
Quel dynamisme !
Cette femme a du faire la guerre, ou au minimum être militaire !
A chaque fois, je suis émerveillé par ses explications et sa méthode soldatesque de diriger les groupes de touristes, qui n'osent pas poser la moindre question.
Cette fois, elle a trouvé sa tête de turc ; Francisco !
Un peu dissipé, à l'écart du groupe pour prendre quelques photos et immortaliser le moment, Francisco se fait militairement rappeler à l'ordre.
- Et !
- Vous, le petit homme en bleu !
- Venez ici à coté de moi !
Francisco ne la même pas large, pendant toute la visite elle ne va plus le quitter des yeux, le rappelant souvent à l'ordre.
Vivement que la visite se termine pour lui et qu'elle trouve une nouvelle victime !
Après la Villa Folio, visite du très connu cimetière d'Hell Bourg.
Le très pittoresque cimetière d'Hell Bourg est un des éléments qui a permis d'attribuer à la ville le label de plus beau village de France.
Il a la particularité d'être extrêmement bien fleuri et d'offrir une vue imprenable sur le Piton d'Anchaing.
La plupart des tombes sont en pleine terre dans un écrin de verdure, ou les fleurs et les plantes sont directement plantées sur les tombes.
Il n'y a pas d'allée définie, les tombes sont disposées pêle-mêle les unes à coté des autres et il faut zigzaguer entre elles pour traverser ou visiter le cimetière.
Sous quelques fines gouttes de pluie, les voilà qu'ils reprennent la navette et se dirigent vers leur lieu de destination.
Une maison créole où ils dormiront deux nuits.
Apparemment ce n'est pas le luxe, mais la maison est plus que confortable pour des randonneurs aguerris et chacun va rapidement trouver sa place et déballer ses affaires.
Certainement que Gilou, sera souvent dérangé par les cris du fameux Margouillat de La Réunion ces deux nuits qui vont suivre !
Mais avant de se coucher, une bonne douche et direction le restaurant " P'ti Koin Kréol " , où l’apéro local de bienvenue, les attend chez Bertrand !
Quel personnage !
Toujours de bonne humeur !
Toujours il chante !
Toujours il dance !
Il ne doit pas vivre que d'amour et d'eau fraîche lui non plus !
Mais il est d'une efficacité redoutable pour le service et l’ambiance !
Ils s'installent en terrasse où les brocs de Rhum arrangé aux agrumes ou autres fruits de la région et les spécialités culinaires locales arrivent à une cadence... locale elle aussi !
Mais personne ne sera en manque de rien !!
La devise de Bertrand ; " tout arrive à celui qui sait attendre " !
La pauvre Michèle en a d’ailleurs fait les frais lors d'un repas !
Elle a eu le malheur de réclamer à Bertrand un thé qu'elle avait commandé voilà déjà un petit moment et cela n'a fait que retarder le service de sa collation, sous les reproches du serveur et les rires de toute l'équipe !
Même le lendemain, Bertrand se moquera gentiment d'elle, concernant le thé.
Heureusement, Michèle est une bonne nature que rien ne touche.
Ou presque.....
Après un excellent repas ; riz, courgettes, champignons, porc aux épices, sauce piquante Rougail, etc... et quelques bouteilles de vin rouge plus loin, le rhum arrangé qui traditionnellement termine tous les repas, arrive.
Fin des festivités, tous prennent le chemin de leurs couchages où ils doivent se rendre à pied car distant de quelques centaines de mètres du restaurant.
Pour ma part, je connais un Tamarin des Hauts, arbre endémique, bien confortable qui se trouve juste en face leur maison créole, pour passer ma nuit.
En espérant que ces fadas me laissent dormir et qu'ils ne se lèveront pas pour aller visiter je ne sais quel monument ou curiosité !
TROISIÈME JOUR
HELL BOURG - PLATEAU DE BELOUVE - TROU DE FER - HELL BOURG
( Traversée de la foret primaire de Belouve )
Nous y voilà !!
Enfin les randonneurs vont pouvoir salir leurs chaussures sur les sentiers de La Réunion !
Ils n'attendent que ça !
Ils sont sur leur starting blocks !
Prêts à manger du sentier tels des morts de faim !
Six heures et demie, départ pour le petit déjeuner chez Bertrand au P'tit Koin Kréol .
Au passage commande des sandwichs à la boulangerie locale, sandwichs d'ailleurs très bons, au jambon crudités, au fromage crudités, pâte crudités et beaucoup d'autres variantes.
De retour du petit déjeuner, récupération de la mangeaille à la boulangerie.
A 8:00 heures, tout le monde est sur le point de départ pour la forêt de Belouve.
Sac à dos traditionnel ; Poncho, habits chauds, car le matin il fait frisquet, habits légers car en marchant et en avançant dans la journée il fera très chaud, pharmacie, repas, eau, etc...
La météo est clémente, juste un peu de brume, appelée ici " farine " mais rien de bien méchant.
Donc, départ à la queue leu leu derrière Gilou.
Après quelques centaines de mètres, première bonne surprise !
La traversée d'une Ravine, bordée de bambous géants !
Les photographes amateurs du groupe font crépiter leurs appareils photos de tous les cotés, sous tous les angles afin de mémoriser l'endroit.
Aujourd'hui avec le numérique, plus besoin d'économiser sur le nombre de photos, ils supprimeront plus tard toutes celles qui ne leurs conviendront pas.
Première mauvaise surprise aussi !
Les fameuses marches de La Réunion !
Les terribles marches de La Réunion !
Ils en avaient bien sur tous, entendu parler, de ces cataclysmiques marches par le groupe précédemment venu randonner à La Réunion mais là, ils sont devant le fait accompli !
Ça monte, ça monte.....
Au début, ces marches semblent sympathiques, mais très rapidement tous se rendent compte que ces marches ils vont en rêver toutes les nuits, ou plutôt, faire des cauchemars !
Plusieurs récompenses vont contrebalancer la pénibilité de la montée et ces satanées marches.
En premier lieu le spectacle !
La végétation qui envahie tout !
Surtout le plant appelé " Le Chouchou ", ici à Hell Bourg il pousse partout !
En second lieu, les paysages !
Où qu'ils tournent la tête, ils en prennent plein les mirettes !
Et plus ils montent et plus c'est beau !
Et plus c'est beau et plus ils montent !
En troisième lieu, les explications de Gilou, qui en connait un rayon sur l’île de La Réunion et quiviennent sous-titrer ou souligner tel ou tel détail de tout ce qui les entoure ou qui se présente à leurs yeux enivrés par tant de beauté.
Que ce soit de l'ordre du végétal, animal ou minéral.
Sans oublier bien sur les us et coutumes de ses habitants, ainsi que leurs joies ou leurs misères...
Un peu plus haut, ils tombent sur un oratoire, un lieu de pèlerinage, abondamment décoré et fleuri, avec la particularité d'avoir un espace où les passants laissent un don, généralement un peu d'argent.
Photos prises et explications données par leur guide, l’ascension continue.
Ici, avant d'arriver sur le plateau de Belouve, les marches disparaissent presque totalement pour laisser place à une forêt primaire impénétrable et humide où les racines des arbres semblent vouloir quitter la terre pour monter vers le soleil et où les Fougères Arborescentes sont Reines.
Enfin, les voila arrivés sur le plateau de Belouve, altitude 1500 mètres.
Un peu de repos s'impose.
La première montée a été rude mais agréable et surtout très attendu par toute l'équipe.
Sur le plateau on peut trouver de l'eau potable, c'eux qui en ont besoin s'approvisionnent sur le robinet mis à la disposition des passants, juste en dessous le Gite de Belouve, accessible par la route en voiture, mais eux ils sont montés à la force du jarret !
Des bons petits randonneurs, je vous dis !
Dix minutes plus tard, les voilà repartis vers le Trou de fer.
Figurant parmi le top 3 des attractions touristiques de l’île, les cascades du Trou de fer, sont les chutes du Niagara de La Réunion.
Sensations et vertiges garantis !
Le Trou de fer est une dépression géologique du Massif du Piton des Neiges.
Il se présente sous forme d'un gouffre de près de 300 mètres de profondeur.
Mais avant d'arriver au Trou de Fer, il reste du chemin à faire et il est déjà 11:00 heures du matin.
Les voilà repartis derrière leur guide pour transpercer la Grande forêt primaire de Belouve et arriver à leur but.
Les trois quarts du sentier entre le Plateau de Belouve et le Trou de Fer est tapissé de passerelles en bois imputrescible, recouvertes tout le long, par du grillage, pour éviter de glisser par temps humide et ici, les temps sont toujours humides.
Sur cette partie du sentier, les randonneurs sont plus nombreux, dù au fait qu'ils peuvent arriver en voiture jusqu'au Gite de Belouve et éviter ainsi la partie la plus difficile entre Hell Bourg et le Plateau de Belouve.
Les croisements entre randonneurs sur ces passerelles assez étroites, posent parfois problème mais finalement pas d'incident majeur et ils arrivent enfin à ce fameux Trou de Fer !
Sur une plateforme aménagée, d'une trentaine de mètres carrés, il doit y avoir au moins 50 personnes.
Les uns arrivent, les autres repartent, il y a ceux qui restent un moment pour admirer ce monument touristique qu'est le Trou de Fer et prendre des photos.
Bref, un sacré bordel !
Oui, oui, je vous le dis, un sacré bordel !
Je suis content d'être un oiseau et ne pas avoir à supporter l'impolitesse et l'irrespect de certaines personnes...
Jean-Marie qui a porté son drone, le mets en place, le paramètre et le dirige vers le Trou de Fer, malgré une farine persistante.
Heureusement, de temps en temps, un rayon de soleil vient nous dévoiler les merveilles du gouffre.
Au bout d'un moment, le drone disparaît dans la farine et Jean-Marie commence à s’inquiéter.
- Quelqu'un voit le drone ?
- Il devrait être à 300 mètres du fond du gouffre.
Affirme Jean-Marie.
Tout le monde présent, s'écarquille les yeux pour essayer d'apercevoir le drone, mais personne n'est affirmatif.
- Je crois qu'il est en bas en face du rocher blanc !
- Ah, moi j'ai l'impression qu'il est plus à droite...
- Non, plus à gauche !
Chacun va de son avis et finalement, ils entendent un bourdonnement au dessus de leurs têtes et voilà que le drone leur apparaît, tel un oiseau moqueur qui les narguerait !
Rassuré, Jean-Marie fait planer le drone au dessus de leurs têtes tout en prenant des photos ou en filmant et finit par le faire atterrir sur l'esplanade, pour le ranger dans sa sacoche, en attendant d'autres occasions de le faire voler.
Avec tout ça, il est déjà 12:30, il va falloir penser à manger !
Les Tek-tek mangent tous à midi pétantes !
Non, mais !
Heureusement, en revenant en arrière pour relier Hell Bourg, à une petite demi-heure, Gilou connait un endroit parfait pour s’asseoir et manger le cul au sec.
Et effectivement à 13:30, tous sortent leur sandwichs pour sustenter leurs corps et leurs esprits, assis sur des planches en bois.
Le retour à Hell Bourg se fait sans encombre bien que ces satanées marches soient aussi compliquées à franchir en descendant qu'en montant.
Une vraie plaie, ces marches !
Un calvaire !
De retour au dortoir, une bonne douche et chacun est prêt pour l'apéro, chez Bertrand au P'tit Koin Kréol !
Apéro tout aussi délicieux que la veille.
Les uns préférant le rhum arrangé aux agrumes, les autres à la noix de coco.
En tous cas, les esprits sont bien réchauffés au moment de passer à table !
Ils parlent fort ces homo-erectus à deux pattes !
Ils rigolent comme si on venait de leur raconter la dernière blague à la mode !
Ils sont redevenus des fadas !
Des enfants !
Comme la veille, Bertrand leur sert un excellentissime repas.
Et tout ce qui va avec !
Le chef cuisinier, en l’occurrence une femme est très largement applaudi pour son travail et la qualité de ses succulents plats.
De fait, comme la veille, tout le monde aide à débarrasser les tables, ce qui est fortement apprécié par le patron qui sert une rasade de rhum supplémentaire !
Encore une fois, tous vont bien dormir...
Si le Margouillat le veut bien !
Pour ma part, je vais rendre visite à une copine que je connais de longue date et qui loge sur un
" Branle Filao ", ou Erica arborescent, une espèce de bruyère arborescente de la famille des Ericaceae.
Cette plante endémique de l’île de La Réunion, est parfois appelée " Branle vert ".
J'espère que Madame Tek-tek ne l'apprendra pas, elles ne peuvent pas se voir ces deux et en plus Madame Tek-tek est très jalouse !
QUATRIÈME JOUR
HELL BOURG - GRANDE PLACE LES HAUTS
( Cirque de MAFATE )
Je ne le crois pas !
Cinq heures trente et les voilà déjà debout !
Ils ne dorment jamais, ces randonneurs !
A ce train là, je ne sais pas si je vais tenir le coup !
Comme la veille, toute la troupe passe à la boulangerie pour commander les sandwichs pour le repas de midi.
Puis, dernier petit déjeuner chez Bertrand avant de partir vers Bord Martin où sera donné le départ des 5 jours en autonomie, pour la traversée du Cirque de Mafate.
Il faudra porter dans le sac à dos le nécessaire pour les 5 jours car ils n'auront accès aux bagages qu'à Cilaos, à la sortie du périple du Cirque de Mafate.
La préparation des sacs à dos la veille au soir a été un vrai casse tête pour tout le monde, car il faut prévoir tout pour ces 5 jours.
Pour la bouffe et l'eau, pas d’inquiétude, tout au long du parcours il existe de nombreux commerces dans les Îlets ( Hameaux dans la métropole ) et sources pour le ravitaillement.
Il faut juste ne pas oublier l'argent !
Pour le transfert, Gilou a fait venir Raphael le petit fils de la famille Folio, les propriétaires de la Villa Folio, visitée en arrivant à Hell Bourg, car comme toujours, la navette ne peut accueillir que 9 personnes, chauffeur compris et comme nous sommes 10.
Il est venu accompagné d'un collègue dont le nom m'échappe.
Cette fois-ci, ce sont Françoise et Francisco qui vont faire le voyage avec les deux jeunes et ils ne vont pas le regretter car il s'avère que Raphael qui voudrait plus tard faire comme Gilou, guide de randonnée, a fait des études de tourisme et va tout au long du trajet leurs parler de son île, du chômage, de la jeunesse, des politiques, etc...
Avec des connaissances et une lucidité assez rares.
Sans langue de bois.
Départ à 8:00 heures pour la rando de la journée.
Tout ce monde à rendez-vous juste avant le Col des bœufs, sur la route forestière 13, du Haut de Mafate, au point de départ de la randonnée et où ils comptent par les GR 2 et 3, plus communément appelé " Sentier des scouts " arriver à leur destination de la journée, le Gite " Cœur de Mafate " , situé à Grand Place les Hauts et géré par Virginie et Nicolas.
Mais......
Un petit changement s'est produit dans les rangs des randonneurs, ils ne suivent plus Gilou qui marche une centaine de mètres devant eux mais Francisco !
L’explication s’avérera finalement assez simple, Gilou ayant une cadence de marche trop rapide, les filles du groupe qui la veille ont terminé la rando assez fatiguées ont demandé à Francisco, qui est leur guide habituel dans leur club de L'ASB Randonnée, de leur faire les pas.
Francisco connaissant parfaitement le potentiel et l'endurance des personnes qui forment l'équipe a accepté et à partir de là jusqu'à la fin du séjour, les filles vont le suivre comme son ombre.
Ce jour là, deux expressions vont les suivre durant tout le séjour ;
Ce changement va néanmoins priver le groupe des explications de leur guide, puisque marchant loin devant eux, ils ne pourront lui poser des questions que lors des pauses ou une fois arrivés à destination.
Mais bon, l’essentiel est d'arriver à destination sans encombre et en bonne forme.
Pour les questions et les explications, ils pourront toujours attendre.
Gilou étant toujours disponible lors des pauses et puis quand quelque chose d'important ou d'intéressant, se trouve sur le trajet, il les attend pour leur en parler.
Donc tout va bien.
Cette rando sera certainement une des plus belles du séjour.
Passage sur des passerelles suspendues ou il ne faut passer qu'une personne à la fois.
Vue imprenable sur le Piton Cabris, moults fois photographié, un des emblèmes du Cirque de Mafate.
Sur le sentier, ils rencontrent un créole portant un sac en joute, sur les épaules.
Gilou l'interpelle, apparemment ils doivent se connaitre.
Ils parlent le créole, langue difficile à comprendre pour les métropolitains.
Il s'avère que le sac que cet homme porte est plein d'avocats !
Tous veulent voir les avocats comme s'il s’agissait de diamants !
L'homme ouvre son sac et leurs montre un des avocats, qui est énorme !
Rien à voir avec ceux qu'on consomme en métropole.
Du coup, tous veulent lui en acheter et après quelques hésitations, l'homme cède à leurs demandes.
Chacun en prend un en pensant le manger le soir même au gite, mais surprise, ils sont trop verts !
Il faudra attendre quelques jours avant de pouvoir les manger.
Non seulement il faudra les porter, mais les porter plusieurs jours !
Déjà que leurs sacs à dos sont pleins à craquer par les affaires nécessaires à la traversée du Cirque de Mafate, en plus maintenant il faudra aussi porter ces avocats qui pèsent pas loin du kilo pièce !
Finalement, arrêt à " La Plaque " pour manger.
La Plaque, composé d'une école, d'une maisonnette et de l’indispensable zone d'approvisionnement par hélicoptère car ici, pas de route !
Le seul moyen de s'approvisionner est l'hélicoptère ou l'homme.
D’ailleurs, quand la météo le permet, le va et vient et le bourdonnement des pales des hélicoptères est incessant et parfois même assez bruyant.
Justement, un hélico arrive et Gilou qui connait les lieux, fait mettre tous les sacs à dos à l'abri de la poussière provoqué par les pales de l'engin, derrière la maisonnette et tous vont se placer sur un point stratégique de façon à bien voir la manœuvre et prendre quelques photos.
Mais à la stupeur de tous, l'hélicoptère effectue son hélico-portage, justement du coté ou les sacs ont étés mis !
Quelle rigolade !
Tous les sacs sont pleins de feuilles et de poussière !
Il ne leur reste plus qu'à les nettoyer avant de repartir !
Repas terminé, on s’approvisionne en eau au robinet mis à disposition des randonneurs et les voilà repartis au signal, " Départ imminent " !
Passage à l’Îlet à Bourse, situé au nord de Grand Place, juste après La Plaque, c'est un agréable petit village auquel on accède notamment en venant de Salazie.
La journée est très chaude, il doit faire au moins 35 °C, les ombres des arbres sont toutes squattées par les randonneurs, qui n'en peuvent plus, avec toutes ces marches et le poids des sacs à dos.
Finalement, après une dernière pause aux pieds de Grand place les Hauts, les voilà enfin arrivés à destination !
Les derniers mètres sont durs et fatigants mais à l'idée de se jeter sur " La Dodo ", les fait avancer comme des automates en manque de puissance, tant les piles se sont déchargées.
Mais, en arrivant, ce qui les laisse sans voix, c'est la beauté des lieux !
Gîte composé de petites cases aux toits verts, nichées aux pieds du Piton des Calumets.
Le tout planté sur une splendide esplanade recouverte de pelouse verdoyante, à faire mourir d'envie tous les britishs !
Le Gîte dispose de 2 bungalows de 6 couchages et d'un bungalow pour huit personnes avec 2 dortoirs pour 4 personnes.
Un petit Paradis !
Le restaurant où ils mangeront ce soir et les habitations de Virginie et Nicolas sont attenants et à l'écart des bungalows.
Comme attendu, d'abord une bonne bière, qui fera oublier toutes les misères de la journée !!
Ensuite, douche et préparation des lits pour la nuit.
Puis, partie de " Uno ", endiablée !
A 19:00, tout le monde au restaurant où Virginie et Nicolas leur ont concoctés un sublime repas créole, toujours à base de riz et autres spécialités locales, sans oublier bien sur le rhum arrangé en début et en fin de repas.
Le restaurant est plein car tous les bungalows sont occupés.
A 22:00 heures, tout ce monde est au lit en train de ronfler !
D'ailleurs, je vais m'éloigner un peu du gite si je veux enfin dormir sur mes deux pattes.
Je vois au loin un Tamarin des Hauts, espèce de la famille des Fabaceae, endémique de l’Île de La Réunion, qui m'ira très bien.
Demain sera un autre jour.
De toutes les façons, avec le vacarme qu'ils font le matin avec leurs réveils, pas la peine de m'en faire, je serais réveillé avec eux !
CINQUIÈME JOUR
GRAND PLACE LES HAUTS - ROCHE PLATE
( Cirque de Mafate )
Je vous l'avais dit !
Maudits soient ces réveils !
Si ça continue, je vais finir par porter plainte pour vacarme nocturne !
Quand ce ne sont pas les hélicoptères, ce sont les réveils !
J'en peux plus !
Les voila qu'ils font déjà la queue devant le restaurant !
Je ne le crois pas !
S'ils pensent que Virginie et Nicolas vont se dépêcher pour les servir, ils se trompent lourdement !
Ici, la philosophie est "la zénitude" !
Ça va finir par leur entrer dans leur petite tête !
Ces énervés de la pédale accélérateur !
De leurs montres connectées !
Bon, ne nous énervons pas, la journée ne fait que commencer et elle risque d'être longue.
Les voilà partis, il n'est que 7:45 !
Direction l’Îlet de Cayenne situé en contrebas de Grand Plaine.
Sur leur trajet, approvisionnement en sandwichs à la supérette du Gîte du Pavillon et visite de la poste locale.
Sur la façade du magasin d'alimentation générale, une boite à lettres protégée de la pluie fait fonction de poste.
Juste devant, trône justement la statue du facteur, taillée en pierre volcanique.
Après les explications distillées par Gilou sur l’îlet de Cayenne et sur les anciens thermes coloniaux, descente vers la Rivière des galets.
Descente longue et pénible mais toujours avec des paysages à couper le souffle !
Après un arrêt pipi de ces Dames, qui est interminable, (à croire qu'elles en ont profité pour se faire faire le maillot), les voila qu'ils traversent la Rivière des Galets sur l'unique passerelle du coin.
Les pauvres !
Ils ne savent pas ce qui les attend !
De l'autre coté de la passerelle se trouve une des plus mortelles montées du parcours.
De plus, le soleil qui était plus ou moins caché jusqu'à maintenant en profite pour s'étirer tel un lézard et faire profiter tout ce beau monde de ses rayons incandescents.
La montée jusqu'à l’îlet des Lantiers sera dure...
Très dure !
Plus ils montent, plus ils commencent à se dire s'ils ne sont pas en train de devenir fous !
Au loin, au fur et à mesure qu'ils avancent, une musique se fait de plus en plus entendre.
Puis, arrivés en crête, l’Îlet des Lantiers devient de plus en plus visible et la musique qu'ils entendent semble venir de là-bas.
Oufff, ils ne sont pas fous !
Au contraire, ils sont sur le point d'arriver à la seule buvette du coin ou ils pourront tous assouvir leur soif.
Les coca-cola et autres boissons fraîches non alcoolisées, sont pris d'assaut !
Ils enlèvent tous, leurs sacs à dos et s'écroulent sur les vieux sièges mis à disposition, comme des corps inconsistants, pour s’enivrer avec leurs boissons gazeuses, servies par Jean-Marie, le très sympathique barman, qui facultativement fait aussi office de facteur régional.
Désaltérés, ils repartent vers l’Îlet des Oranger qui se trouve bien plus haut sur leur parcours.
A partir de là, la chaleur deviendra insupportable pour certains et agréable pour d'autres, selon qu'on la craint ou pas.
Avant d'arriver à l’îlet des Orangers, ils montent le long d'un canyon où coule un torrent, qui donne vie à toute une végétation et flore paradisiaque.
Enfin de la fraîcheur !
Toute cette eau fait plaisir à voir !
Elle leur ferait presque oublier ce qu'ils viennent d'endurer.
Enfin, l’Îlet des Orangers !
Village déjà important, avec son Eglise, son école, ses bars qui font aussi restaurants et son terrain de foot.
Tout le monde déballe son sac, car c'est ici qu'ils cassent la croûte.
Des tables avec des bancs sont à disposition mais la plupart préfèrent s'adosser au mur de l'école à l'abri du soleil.
Après le repas, tout le monde va au bar prendre un café chez Denis, le bar le plus proche.
Tout le monde ?
Non, Jean-Marie s'est isolé à l'écart pour méditer sûrement sur son périple et sur sa vie passée...
Ils le laissent tranquille.
Denis, lui, est allé photographier une vielle dame vue dans un reportage à la télévision quelques jours auparavant sur Arte-tv.
Restauration terminée, le chemin reprend, direction le Gite de Roche Plate tenu par Judex.
Une curiosité lors du passage dans la brèche qui mène au sommet ; des araignées.
Plein d'araignées !
Des Bibes, ou Heteropoda Venatoria, sont des grosses araignées jaune et noir qu'on trouve le plus souvent dans les hauts de l’Île de La Réunion.
Suspendues à des gigantesques toiles tendues entre les arbustes ou les arbres, mais qui sont totalement inoffensives.
La montée vers la Brèche des Orangers sera rude et longue mais une fois en haut, quel spectacle !
Vues sur les deux versants, celui de Grand Place les Hauts et celui de Roche Plate.
Le passage de la Brèche des Orangers est dangereux car taillé à même la pierre et devenu glissant par la multitude de gravillons qui tapissent le sentier.
D'un coté la roche, de l'autre un précipice de plusieurs centaines de mètres.
Mieux vaut ne pas tomber !
La chute serait fatale...
Sauf, si comme moi, ils savent voler !
Un peu d'humour, que diable !!
Ils touchent au but !
Une descente sur un sentier agréable, pour une fois sans ces diaboliques marches !
Ça y est, ils y sont, plus qu'un pont à traverser pour franchir le dernier ruisseau et les voilà rendus à bon port.
Sur le pont qui enjambe le ruisseau, un couple de randonneurs cherche le bon de réservation du gite où ils doivent passer la nuit.
- T'énerve pas, je sais que je l'ai sur moi, mais je ne sais pas où.... Se défend la femme.
- Je sais que tu l'as sur toi mais il faut le trouver avant la nuit... Répond l'homme.
Il faut savoir qu'ici à Roche Plate, il doit y avoir au moins 50 gîtes ou chambres d'hôte.
S'ils ne trouvent pas le document, ils risquent de passer une mauvaise nuit au clair de lune car en cette période tous les couchages sont pleins et les nuits sont fraîches.
Le tourisme bat son plein.
Il ne leur restera plus qu'à faire du porte à porte pour essayer de trouver leur hébergement et ici, les gîtes sont tous très espacés les uns des autres.
Bonne chance à eux...
Le temps perdu à écouter ce couple, l'équipe à Gilou est déjà devant la bière Dodo, les couchages ont étés déjà attribués et certains se préparent déjà à prendre leur douche.
Comme d'habitude, Francisco met à disposition la multiprise électrique qu'il a portée, et où tous pourront recharger leur téléphone ou autres appareils à batterie.
D'autres randonneurs pensant que la multiprise appartient au gîte viendront s'y brancher régulièrement, mais les appareils appartenant à l'équipe restent bien sur prioritaires.
Tout au long du parcours, ce sera le même cinéma avec cette prise.
Avant le repas, nouvelle partie de Uno mémorable !
Quelques uns savent jouer au Uno, mais d'autres sont en cours d'apprentissage, ce qui occasionne un agréable bordel !
Mais c'est quoi ce vacarme !
Cela provient du dortoir du fond, je vais voir !
Je me pose sur le fil à étendre le linge se trouvant juste en face la porte d'entrée du dortoir, d'où je vois Francisco et Jean-Marie, comme des fous, déplacer les lits superposés comme si une vipère s'y cachait derrière !
L'un avec un bâton de randonnée, l'autre avec un tee-shirt en guise d'arme.
- Elle est là !
- Non, elle est passée derrière l'autre lit !
- T'as vu à la vitesse qu'elle se déplace !
- Il faut l'attraper, sinon on ne dormira pas !
Finalement, Jean-Marie sort du dortoir avec une malheureuse araignée, totalement inoffensive, mais qui par sa grande taille, peut impressionner plus d'un.
Et comme Francisco a la phobie des araignées, quelques mésaventures lui étant déjà arrivées, impossible de se coucher sans l'avoir mis dehors, il n'aurait pas fermé l’œil de la nuit.
D'ailleurs, il n'est pas dit qu'il puisse s'endormir, pensant qu'il peut y en avoir d'autres....
La pauvre.....
Je parle de l'araignée.
Comme d'habitude rhum arrangé en apéro.
Comme d'habitude, repas excellent à base de riz.
Comme d'habitude rhum arrangé en digestif.
Comme d'habitude, sauce piquante à laquelle Jean-Marie fera honneur pour la énième fois.
Il a même pris l'habitude de donner une note à la puissance du piquant sur l'échelle de Scoville !
Quel aventurier ce Jean-Marie !
Quel aventurier !
Un défilé improvisé avec des tee-shirts en honneur au Cirque de Mafate est donné par ces dames, après le repas.
Finalement, chacun achètera son tee-shirt en souvenir de l'aventure, l'essayage par ces messieurs des tee-shirts donne lieu à quelques rires.
- Jacques, ce tee-shirt te va comme un gant !
- Denis, ce rose est fait pour toi !
- Francisco, le noir te mincit.... On ne voit plus ton ventre !
- Jean-Marie, arrête de tous les essayer, avec ton corps de mannequin, tous te vont !
- Ginès, tu vois bien que c'est un tee-shirt pour femme !
Bref, un grand moment de rigolade, aidé certainement par toute l'eau qu'ils viennent de boire ... !
Après, chacun ira se coucher, bien fatigués qu'ils sont par la dernière rando.
Pour ma part, ici je n'ai que l’embarras du choix pour dormir, mais ce soir, je m'en vais dormir sur un "Ambaville bâtard" ou Phylica Nitida, arbuste de la famille des Rhamnaceae, endémique des Mascareignes et présent en altitude à La Réunion.
Espérons que demain, Francisco ne se soit pas fait manger par une grosse araignée !
Il ne manquerait plus que ça !
Les malheureuses, elles ne méritent pas ça....... les araignées !
SIXIÈME JOUR
ROCHE PLATE - TROIS ROCHES - LA NOUVELLE
( Cirque de Mafate )
Ouaihhhhhhh !!
J'ai passé une excellente nuit !
Loin des ronflements touristiques.
Voilà bien longtemps que cela ne m'était pas arrivé !
Je peux enfin m'étirer les ailes à m'en décrocher les plumes !
J'ai failli louper leurs départs !
Les voilà qu'ils terminent de ranger leur sandwichs dans leurs sacs à dos.
Apparemment, ils ont l'air en forme malgré la journée d'hier.
Sauf peut-être Jean-Marie, qui je crois commence à payer ses excès de sauce piquante.
Quel aventurier ce Jean-Marie...
Quel aventurier...
A suivre....
Gilou est déjà devant, avec son téléphone à la main.
Ce téléphone est toute sa vie, il lui sert évidemment à téléphoner mais aussi de bureau, comme appareil photo, d'agenda, d'enregistreur, de GPS, de secrétaire, etc...
Son grand ami, c'est Google !
Que dis-je, son Dieu !!
A 8:15, au signal " Départ imminent " de Francisco et le "Fé Pété" de Jacques, tout ce monde se met en marche, direction La Nouvelle, capitale régionale, d'après les guides.
Juste après le départ, un point de vue magnifique permet aux randonneurs de contempler une dernière fois le plateau de Roche Plate et les nombreux gîtes qui le colonisent, permettant aux randonneurs de se reposer et de passer les nuits au chaud.
Au fur et à mesure qu''ils avancent, la végétation change, les arbres sont plus petits et les forêts moins denses et humides.
La nature du sol aussi a changé, il est plus sec.
Ce coin, doit presque rappeler à nos " marseillais " leurs belle Provence.
La garrigue, le canyon, le chant des oiseaux et les montagnes en moins.
Au loin, sur la gauche on devine le plateau de La nouvelle.
Et plus loin encore, en face d'eux, Marla, leur destination de demain.
Au vu des difficultés du terrain et des aléas de la météo, ils ne sont pas encore arrivés à destination !!
Mais ?
Que fait notre Gilou ?
Je vois qu'il quitte le sentier !
Certainement pour satisfaire un besoin urgent...
Mais comme il est loin devant le groupe, je ne sais pas si les autres vont voir que leur guide n'est plus avec eux.
Effectivement, je vois Jean-Marie, qui marche entre Gilou et le reste du groupe, s'arrêter et scruter le sentier désespérément, à la recherche de Gilbert.
Quand le groupe le rejoint, tous se consultent.
- Francisco, tu as vu Gilbert ?
- Ben..... Non, il n'est pas devant toi ?
- Je le pensais, mais j'ai beau regarder devant moi, je ne le vois plus !
- Et vous, derrière, vous ne l'avez pas vu ?
- Non, répondent Denis, Ginès et jacques un peu surpris.
Tous sont prêts à rebrousser chemin, pensant qu'ils ont du se tromper au dernier croisement de sentiers, quand Gilou tel un cabri arrive tout souriant.
Soulagés, le groupe attend que le guide se replace et ils reprennent leur marche en avant.
Oufff, petite frayeur dans le groupe, mais à nouveau tout va bien...
Ils dépassent un groupe de randonneurs déjà rencontré à plusieurs reprises, certainement qu'ils font le même circuit que nos marseillais.
Pour la première fois, ils rencontrent des vaches, qui appartiennent à un créole qui fabrique parai-il de fabuleux fromages !
Les meilleurs du monde !
On n'en doute pas…
Ce créole, tient aussi une buvette, perchée juste avant d'arriver à l'attraction du parcours, " Les trois Roches ", mais pas de chance, le propriétaire des lieux est absent et la buvette fermée.
Ils continuent pour aller manger au bord de la rivière, mais après que Gilou les mette en garde contre les dangers de s'approcher trop prés de la cascade se trouvant dans la zone des Trois Roches.
En effet, les abords de la cascade sont très glissants du fait du lichen sur ses rives, qui est trempé par les gouttelettes d'eau générées par les chutes d'eau au fond de la cascade du torrent et par l'humidité ambiante.
Le fond de la cascade est impossible à voir car l'eau s'engouffre dans un trou sans fond !!
Et comme déjà expliqué, s'approcher trop prés du bord serait suicidaire.
La beauté des lieux est incroyable, une énorme roche plate d'un millier de mètres carrés est coupée en son centre par un torrent, qui se vide de ses eaux dans une cascade et fait ressembler ces lieux à un petit Paradis.
Son nom est du, au fait que trois énormes rochers se sont détachés de la montagne et sont venus se fixer, juste avant de tomber dans la cascade !
Les randonneurs, sont très nombreux à s'arrêter un moment pour s'imprégner et s’enivrer de toute cette beauté.
Gilou leurs a donné 2 heures de repos à cet endroit mais après le repas, la fraîcheur arrive et très vite sous la pression du froid, le groupe va demander au guide de continuer le trajet, même s'ils arrivent un peu tôt au gîte de La Nouvelle, géré par Vanessa.
D'autre part, il leur a dit de bien se reposer car la montée qui arrive sera dure..... Très dure !
Mais l'équipe préfère continuer.
Effectivement, la montée est pénible et escarpée, mais à la stupeur générale et grâce à deux ou trois pauses accordées par Francisco, tout le monde arrive au sommet en pleine forme, prêts à manger du sentier comme des morts de faim !
Traversée de la fameuse Plaine aux sables, qui doit son nom et sa forme plate, à l'effondrement d'un pan de montagne.
Cette plaine sablonneuse, dénote du reste du paysage, humide et arboré.
Un coq sauvage qui passe par là leur fait un petit coucou.
Puis, arrivée à l’Îlet de La Nouvelle.
Avant d'arriver au gîte, petite pause où Gilbert explique au groupe tout ce qu'il faut savoir sur cet îlet.
En avançant vers le gîte, ils passent devant l'Eglise, qu'ils viendront sûrement visiter une fois abreuvés et douchés.
Curiosité, la cloche de cette Eglise, n'est pas perchée au sommet d'un clocher, mais au sol sur une espèce de tréteau en bois.
Une vielle femme est adossée au mur d'un bâtiment situé à côte de l'Eglise, où est suspendue une banderole avec la mention " Soyez Miséricordieux ".
Plus loin, deux bars se font face.
Bonne nouvelle pour les randonneurs, l'un d'eux est ouvert !
Ils passeront aussi voir, si le rhum du coin est conforme à la loi !
Plus loin, une magnifique et surprenante roseraie les laisse bouche-bée !
Surement un original, qui adore les roses.
Avant même de ranger leurs affaires, les voilà déjà devant leur Dodo Bourbon, servie au gîte même.
Puis douche pour tout le monde.
Et, effectivement visite du village, mais surtout, dégustation de rhums arrangés au bar du coin " Le Bistrot des Songes ", pas moins de 9 dégustations sont possibles ; Ananas, banane, melon, citron, vanille, agrumes, orange et autres herbes de l'Île de La Réunion.
Ils ne vont pas s'en priver !
D'autant plus que ces dégustations sont totalement gratuites !
Bon... Une boite est à disposition, pour si dés fois après les dégustations et si les esprits sont toujours lucides, ils soient un peu " miséricordieux "...
Maintenant, on comprend mieux la banderole de l'Eglise !
Le hasard fait, que le tenancier est originaire d'Istres, une ville de la Provence pas loin de Marseille et qu'il a fait son armée à Salon de Provence, une ville voisine !
Le monde est petit.....
Ils en profitent pour commander les sandwichs du lendemain, laissent quelques pièces dans la fameuse boite et les voilà de retour pour lancer leur terrible partie de Uno, avant de s'installer pour le repas, dans une salle située juste à coté de leurs dortoirs.
Ils iront manger sous la pluie.
Effectivement voilà pas mal de temps qu'il a commencé à pleuvoir et cela n'a pas l'air de vouloir s’arrêter.
Inutile de dire que malgré les dégustations de rhums arrangés au Bistrot des Songes, ils ne vont pas cracher sur les bouteilles de rhum arrangé, mises à disposition par Vanessa sur leur table.
Bien au contraire !
Le vin rouge sera aussi du voyage !
Au cas où le rhum ne serait pas assez fort !
Non, mais !
Repas excellent, toujours à base de riz et de lentilles, poulet, porc et sauce piquante, qui heureusement est servie à part, pour le plus grand bonheur de la plupart des touristes !
Et de Jean-Marie, légèrement en délicatesse avec ses intestins....
C'était à prévoir....
Je ne comprends pas pourquoi les Réunionnais et réunionnaises se portent tous plutôt bien, en mangeant du riz à tous les repas.....
Ils ne nous disent pas tout !
Les coquins !
Dés 19:00, tout le monde est au lit.
Moi aussi je vais me pieuter, mais au sec, car demain, le temps risque d'être assez humide...
Dans l'état où ils sont, ils ne verront pas que je suis entré avec eux dans la véranda où je passerais ma nuit au chaud.
Tant pis si je les entends ronfler un peu.
SEPTIÈME JOUR
LA NOUVELLE - MARLA
( Cirque de Mafate )
Pour un Tek-tek, dormir au chaud n'est pas courant, la plupart des nuits sont passées dans les arbres ou au mieux dans des grottes, mais ici, j'étais bien au chaud, surtout qu'il a plu toute la nuit et qu’apparemment la pluie ne veut pas capituler !
De toutes les façons, la randonnée de la journée est la plus facile du séjour et aussi la plus courte.
Donc, sûrement que Gilou ne serait pas parti avant 9:00 heures.
Pendant le petit déjeuner, il le leur fait savoir;
- Bon, comme vous voyez, partir maintenant sous la pluie ne serait pas intéressant, donc, nous allons attendre car je pense qu'en fin de matinée la pluie se calmera un peu.
- Pas de problème, nous on te suit !
- Même pas peur !
Pour passer le temps, une énième partie de Uno est lancée sous l’œil expert d'un randonneur qui fait la traversée de La Réunion et qui apparemment connait bien les règles de ce jeu.
A tout moment, il intervient pour expliquer telle ou telle règle, distillant ses jugements Salomoniens à qui veut l'écouter !
Vers 9:00 heures, la pluie se calme et tous décident d'aller chercher leurs sandwichs au " Bistrot des Songes ".
Le départ est donné par Gilou à, 9:45, pour passer à la table d'orientation se trouvant au sommet d'une collinette et donnant vue, à un fabuleux panorama sur la Rivière aux Galets et son canyon.
Au loin sur la rive droite on peut deviner l'Îlet des Lantiers et rive gauche, l'Îlet de Roche Plate.
De la table d’orientation, tous partiront avec le poncho sur le dos car la pluie est revenue et il serait dommage de se tremper en début de rando, même si nos randonneurs ont l'habitude de marcher sous la pluie.
- Allez !!
- On y va !!
- Départ imminent !!!
- Fé Pété !!!!!!!!
Effectivement, la pluie redouble d'intensité et la montée se fait tranquillement pour plus de sécurité, la route est encore longue et il vaut mieux être prudents.
De plus, la " farine " aussi est du voyage, ce qui empêche nos randonneurs de voir ce qu'ils laissent derrière eux.
Arrivés au premier col, ils dépassent le groupe de randonneurs qui avait dormi au gîte de Vanessa, la même nuit qu'eux et jusqu'à l'Îlet de Marla, ils se dépasseront à plusieurs fois, occasionnant de multiples " plaisanteries " propres aux randonneurs.
D’ailleurs, l'expert en Uno de la veille, fait partie de ce groupe.
Le sentier en balcon est magnifique, d'une verdure et d'une humidité digne des plus profondes forêts vierges d'Amazonie.
Les arbres sont recouverts du Roi des lichens, la "Barbe de Jupiter" ou Usnée Barbue, une espèce de lichens au thalle fructiculeux cylindrique, de la famille des Parmeliaceae.
De la, ils peuvent voir au loin le cirque de Cilaos.
La descente vers la Rivière aux Galets est assez délicate, le sol et les pierres sont trempés et la glissade guette le randonneur, qui absorbé par toute cette beauté ne vois pas le danger venir.
Enfin, la passerelle qui enjambe la rivière est en vue.
Magnifique !
Tous les randonneurs qui la traversent, la mitraillent de leurs appareils vampirisateurs d’images.
Nos marseillais, ne dérogent pas à cette règle, à tour de rôle, ils se prendront tous en photo, oubliant comment ils sont ridicules avec leurs ponchos sur le dos...
Normalement, le repas de midi aurait du se faire ici, à la passerelle mais vu la météo, décision est prise de continuer jusqu'à Marla pour prendre ce repas au chaud.
Avant d'arriver à Marla, Gilou leur fait remarquer qu'un élevage de cerfs est pratiqué ici à Marla et effectivement en arrivant à la ville, au loin, ils peuvent apercevoir un troupeau des ces Cervidés, qui s'abritent eux aussi de la pluie sous des Banians géants, appelé aussi " Figuier étrangleur ".
Le Banian, élu, plus bel arbre de La Réunion en 2015 !
A la Réunion, on préfère voter pour des arbres que pour des Miss, insipides et préfabriquées, dont la durée de vie n'est que d'un an....
Alors que celle du Banian peut atteindre 2000 ans !
A l'entrée de Marla, toujours sous la pluie, ils arrivent " Chez Jimmy " dont le vrai nom commercial est " Snack de Marla ".
Situé sur le sentier principal du village, perché à 1625 mètres d'altitude, ce petit snack-bar est ouvert depuis une dizaine d'années, il fait aussi office de gîte.
Impossible de ne pas s’arrêter !
Non seulement parce que l'établissement est idéalement placé, à la croisée de plusieurs chemins, menant aux reste des habitations et gîtes de Marla, mais aussi parce que sa belle terrasse, toute en bois est un véritable appel à la " Pause salvatrice ", pour échapper à la pluie.
Moyennant quelques boissons alcoolisées et quelques cafés et thés, Jimmy les laisse prendre leur repas tiré du sac, bien assis, à l'abri de la pluie.
De plus, ils sont arrivés au bon moment, la terrasse est presque vide et ont le privilège de s’asseoir à la meilleure table !
Repas pris, ils continuent, leur périple, car certes ils ne sont pas loin du gîte ou ils vont dormir mais ils leur reste encore une dizaine de minutes avant d'arriver chez Marie, la tenancière des lieux.
Cette Marie ils ne la verront jamais, car le gîte est en travaux et ils seront accueillis par une stagiaire complètement gelée, malgré les multiples couches de vêtements qu'elle porte sur elle.
La pauvre !
On dirait, soit qu'elle n'aime pas le froid, soit qu'elle n'est pas d'ici, soit qu'elle est montée de la côte où il fait bien plus chaud !
Une demi-heure plus tard, tout le monde est installé.
Ce sont des cases pour deux personnes.
Seul Jean-Marie, doit coucher dans un dortoir avec d'autres personnes extérieures au groupe.
L'endroit aurait été paradisiaque s'il y avait eu du chauffage !
Et de l'eau chaude...
Mais l'un et l'autre restent mystérieusement absents dans les cases...
Maintenant, ils comprennent pourquoi la stagiaire était gelée !
La douche sera vite prise !
Ils ne gaspilleront pas l'eau dans ce gîte !
Au moins un point positif !
Ce soir, il faudra se coucher sous cette couette moite et froide et demain matin pour la douche...
Ils aviseront...
Toujours est-il, qu'en attendant l'heure du repas, la partie de Uno s'impose !
Comme il n'y a pas de chauffage et qu'il n'y a pas de salle commune, la partie de Uno se fait à la terrasse extérieure des Thirion / Vérola.
Chacun emmène sa chaise soit pour jouer, soit pour faire le spectateur.
Tout le monde attend avec impatience, que le réfectoire ouvre ses portes car il commence à peler par ici et de plus, une pluie fine commence à entamer les vêtements de ceux qui sont le plus exposés au vent et à la pluie.
Enfin, c'est l'heure.
On range les chaises et on se précipite à l'intérieur du réfectoire où il fait légèrement plus chaud.
Un autre groupe de randonneurs est déjà là et joue lui aussi aux cartes.
Francisco a porté sa multiprise pour charger leurs appareils mais la prise est déjà prise par les autres randonneurs.
Ils attendront que leur tour vienne...
En attendant, ils continuent leur partie de Uno, jusqu'au service.
Gilou ne mangera pas avec eux ce soir, car il doit retourner chercher la navette, qu'il a laissé au Col des Bœufs, pour l'emmener et la laisser garée à l'arrivée de la rando de demain, sur la D242, à 5 kilomètres de Cilaos.
Tout ça à pied, en courant !
Il faut beaucoup aimer son métier pour faire ça !
Il sera de retour demain matin pour le petit déjeuner.
Bravo !
Que dire du repas ?
Qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau à ceux qu''ils ont déjà mangé depuis qu'ils marchent à La Réunion.
Toujours aussi bons, toujours aussi copieux, toujours aussi arrosés...
Ce soir ils auront droit au fameux " gâteau au Manioc et à la liqueur d'Anisette ".
Jacques l'agrémente d'un peu de punch.
D'après lui, il est bien meilleur comme ça !
On le croit !
Repas terminé.
Téléphones chargés.
Bouteilles vidées.
Retour dans leurs cases.
Ils vont essayer de s'endormir, malgré le froid.
Pour ma part, le "Bois de Nèfles des Hauts", que je vois la bas au bord du ravin m'ira très bien.
Très bel arbre, qui pousse dans les forêts de 200 à 1800 mètres d'altitude, sur l'île de La Réunion.
Il peut atteindre jusqu'à 10 mètres de hauteur.
En plus, c'est le moment où ses fruits arrivent à maturité, je vais me régaler !
HUITIÈME JOUR
MARLA - CILAOS - ( Cirque de Mafate )
Je ne sais pas pourquoi, mais aujourd'hui, j'ai l'impression que tout ce beau monde résigne à sortir du lit…
Ou plutôt, oui, je sais !
Ils savent que dés qu'ils vont sortir de leur couette le froid va les foudroyer !
Pas de chauffage, pas d'eau chaude, habits moites et froids, température proche de zéro...
Pas de quoi s'affoler pour quitter leur lit douillet.
Il faudra pourtant qu'ils se dépêchent, car il est déjà 6:30 heures et le petit déjeuner commence à
7:00 heures.
Pour un départ vers Cilaos à 8:00 heures.
Finalement attirés par la chaleur du réfectoire et à l'idée d'un bon chocolat chaud, en quinze minutes, tout le monde sera à l'heure.
Gilou est déjà là, le sac à dos prêt !
C'est un surhomme !
C'est Robocop, ma parole !
Que dis-je !!
C'est un extra-terrestre !
Malgré les 5 heures de course pour rallier et parquer le véhicule, il est là.
Frais comme une fleur !
Même moi en volant, je ne l'aurais pas fait.
Parole de Tek-tek !
Petit déjeuner copieux, avec ses confitures locales.
Jacques a gardé un bout de gâteau de la veille pour le donner à son Gilou.
Jacques et Gilbert ont établi de très bonnes relations, si Michèle n'avait pas été là...
Je piaille !
Je piaille !
Mais bon.....
On, ne saura jamais ...
Après le petit déjeuner, tous vont admirer le paysage qui leur est donné en cadeau ce matin.
Je pense, que c'est ici qu'on a la meilleure vue de tout le circuit du Cirque de Mafate.
Une vue panoramique à 380 °, avec vue sur le plateau de Kerval à l'est, le Piton de la Glacière de Maïdo au sud, à l'ouest la Cascade des 3 Roches et au nord, le Col de Bœufs.
Une pure merveille !
Parole d'oiseau !
Parole de Tek-tek.
Mais c'est l'heure du départ.
En partant, je vois que Francisco tourne autour des panneaux solaires du gîte.
Que fait-il ?
Il vérifie les robinets des panneaux solaires et suit les tuyaux ...
Je crois qu'il a tout compris !
D'ailleurs, je vois qu'il parle à Denis, je vais écouter ce qu'il lui dit.
- Denis, viens voir !
- Oui, qu'est ce qu'il y a ?
- Les robinets d'eau chaude sont fermés.
- Ah, bon !! Et pourquoi ?
- Je pense que comme ils sont en travaux, ils ont étés obligés de couper les tuyaux d'eau et de ce fait, nous n'avons pas eu d'eau chaude !
- Oui, je crois que tu as raison.
Ohhhh, les petites natures !
Personne n'est mort cette nuit et je les vois tous en pleine forme !
Qu'ils sont délicats ces humains !!
Qu'est ce qu'ils diraient s'ils avaient dormi à la belle étoile comme moi !
- C'est parti !! Hurle Gilou.
- Fé Pété !! Crie Jacques.
Tient ?
On a pas entendu le " Départ imminent " , de Francisco !
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Je vois que c'est Denis, qui fait le pas au groupe aujourd'hui ?
Finalement, l'explication est toute simple.
Francisco voudrait faire quelques photos du groupe vu de derrière et comme jusqu'à présent il menait le groupe, il ne pouvait faire que des photos de face.
Je suis rassuré, j'ai eu peur qu'il y ait une embrouille.....
Comme il fait beau ce matin, la dance psychédélique des hélicoptères a déjà commencé, on se croirait dans le film " Apocalypse Now " !
A la sortie de Marla, direction Cilaos, le groupe rencontre une petite fille qui va à l'école.
Gilou l'interpelle et parle un peu avec elle.
Finalement, il s'avère que cette petite fille est aussi passée à la télévision dans le reportage réalisé sur l’Île de La Réunion.
Ils discutent un peu avec elle, puis ;
- Fé Pété !!!
Tout le groupe redémarre.
La montée vers le Col de Taïbit, par le GR1 est assez facile, mais se durcit pour devenir très raide et assez difficile au fur et à mesure qu'ils montent.
La " farine " , va les accompagner par moments, ce qui les empêchera de voir les fabuleuses et gigantesques cascades qui se trouvent sur leur droite, en provenance du Piton du Maïdo et du Grand Bénard.
Arrivés au Col de Taïbit, la vue est encore une fois impayable !
D'un côté, Marla, la Plaine au Sables, La Nouvelle.
Bref, tout le Cirque de Mafate.
De l'autre côté, le Cirque de Cilaos et le Piton des Neiges !
Difficile de faire mieux !
La descente vers Cilaos est assez stressante, des racines très glissantes, des rochers enduis de lichens rendus savonneux par la pluie et, l'humidité et des marches !
Toujours des marches !
Encore des marches !
Qui qu'en veux des marches ?
On solde des marches !
On les donne !
T'en veux, t'en veux ?
Non, t'en veux pas....
Je comprends......
Les arbres sont ici tapissés de Barbe de Jupiter.
La brume apparaît puis disparaît en quelques minutes.
Les objectifs des appareils photos sont embués dès qu'ils sont sortis de leur pochette.
La vue est fantomatique !
L’ambiance électrique.
Un autre monde !
La descente ne passera pas loin de l’Îlet des Salazes, où un énorme broc à thé est à disposition des randonneurs.
Seule obligation, laisser si possible, une petite piécette pour le propriétaire des lieux.
Cette descente laissera à coup sur des traces dans les genoux et les mollets des randonneurs.
Une longue pause doit être réalisée, pour laisser les organismes se reconstituer.
Et comme par miracle, le groupe arrive devant un énorme rosier très beau et très rustique, tapissé d’énormes roses blanches de toute beauté !
L'occasion pour Gilou de donner des explications sur ce rosier et sur ses roses blanches.
- Vous pouvez enlever vos sacs à dos, on va se reposer un moment.
- Oufffffffff, cette pause est la bienvenue !!
- J'en pouvais plus !!
Pendant que Gilou partage ses connaissances, les membres du groupe ont tous enlevés les sacs à dos et se désaltèrent, certains profitent même pour manger un peu.
C'est l'endroit où tous les randonneurs s’arrêtent pour admirer le rosier et se reposer.
Le fameux rosier est un rosier appelé " Boule de neige " , rosier de la famille des Bourbons, facile à cultiver et très résistant, qui donne des fleurs en grappes qui ressemblent aux fleurs des Camélias, d'un blanc pur, et nacré de rose sur les jeunes boutons.
Fleurs, très parfumées, suaves, épicées, avec des notes d''agrumes.
Joli feuillage vert foncé qui met en valeur la grâce des fleurs.
Evidemment tous ont sorti les appareils photos pour immortaliser ce moment, si délicat et parfumé.
Tous ont mis une rose sur leurs sacs à dos, pour que son parfum, les accompagne jusqu'à Cilaos.
Allez, une dernière photo, avant de repartir de ces lieux idylliques.
Tous se mettent en ligne pour la photo.
Agnès monte sur une pierre pour plus de visibilité, mais la pierre se dérobe sous ses pieds, glisse et elle fait une mauvaise chute.
Plus tard, on apprendra qu'elle s'est fracturée la malléole gauche et que son séjour de randonneuse est terminé.
La fin de la descente jusqu'à la route sera un calvaire pour Agnès.
Tous voudraient que cela ne soit pas grave pour elle.
Personne ne sait quoi dire...
Comment la consoler ?
Impossible à consoler dans ces cas là.
Tant de préparatifs...
Tant de rêves...
Tant d'envies...
Tant d’images...
Tant de paysages.
Tant de moments passés à rigoler avec le groupe ...
Tant de calvaires surmontés avec les copains...
Et là, en quelques secondes de malchance, tout tombe à l'eau !
Personnellement, j'ai du mal à m’imaginer ce qui doit se passer dans sa tête...
Il faut le vivre pour le savoir.
J'ai vraiment de la peine pour elle.
Pour Ginès.
Pour tout le groupe.
Je vois que le groupe voudrait continuer à rire et plaisanter, mais le cœur n'y est pas.
Chacun y va de son petit mot pour l'encourager, mais à quoi bon.
Agnès est inconsolable.
Finalement, ils terminent cette randonnée si malchanceuse pour Agnès.
Ils atteignent la navette, qui est garée sur un petit parking, non loin de leur arrivée, sur la D242, qui va les conduire jusqu'à Cilaos.
Terminé le Cirque de Mafate en autonomie.
Terminées ces maudites marches !
Pour le moment...
Il n'y a pas de voiture d'appoint ce jour là.
Tous, montent dans la navette et les voilà partis pour les bords de La Mare à Joncs, petit lac aux eaux troubles, avec en son milieux, deux jets d'eau et sur ses bords quelques restaurants créoles.
C'est là qu'ils vont prendre leur repas de midi et reprendre des forces, au restaurant créole " Le Cottage ".
Tiens ...
Personne ne prend du riz !!!
Si, si, je vois que Gilou continue à prendre du riz.
Mais pour les autres, enfin des vraies cuisses de poulet et des frites !
De la bonne viande grillée !
C'est là, à ce restaurant qu'ils vont faire deux découvertes ;
Après un petit tour de la mare aux joncs, direction la maison créole à Jean-Pierre, à Cilaos.
Installation, douche, lessive, recharge des téléphones et autres appareils domestiques.
Ginès contacte Mondial Assistance, pour leur signaler le sinistre et pour connaitre les suites à donner.
Dés qu'ils sont prêts, ils seront pris en charge par Gilou, pour les emmener à Saint Louis, passer des radios de la malléole.
On ne les verra plus qu'en fin de repas.
Jean Pierre ayant gardé leurs 3 repas au chaud avec un peu de punch, pour leur retour.
Pour le reste du groupe, gros apéro avant le repas, vers 18:30 .
Punch à gogo !
Et tout ce qui va avec !
Ils font connaissance du reste des pensionnaires de Jean-Pierre.
Ensuite, ils rentrent dans une pièce toute en longueur pour le repas.
Repas préparé à leur grand étonnement par Jean Pierre et qui est particulièrement délicieux.
Mais, retour au riz !
Les marches sur les sentiers et le riz, les deux emblèmes de La Réunion !
Au retour de nos 3 amis, le résultat est qu’Agnès, a le pied entouré d'une espèce d'attelle avec des bandages.
Bien que fatiguée, on voit bien qu'elle est tout de même un peu rassurée...
Peut-être l'effet des médicaments....
Ensuite dodo pour tout le monde !
Ici, je n'ai que l’embarras du choix.
Mais mon choix s'est porté sur un superbe "Avocatier" ou Persea Americana.
L'avocatier est l'arbre qui produit les avocats.
Le mot " aguacate ", est un mot d'origine espagnole ce nom a été donné par les Nahuas qui parlaient le Nahuatl, une langue parlée au Mexique et au Salvador et qui est reconnue aujourd'hui comme une langue nationale.
Aguacate, signifie, " testicules ", en Nahuatl, en analogie à leur forme.
NEUVIÈME JOUR
JOUR DE REPOS A CILAOS
( Cirque de Cilaos )
C'est la pluie qui me réveille ce matin.
La pluie.... Disons quelques gouttes mi-réunionnaises, mi-créoles !
En tous cas des pluies cilaosiennes !
Ce qui ne m’empêche pas, de vous raconter la ville de Cilaos.
Cilaos, vient du mot Malgache " Tsilaosa ", signifiant " Pays que l'on ne quitte pas ".
Le Cirque de Cilaos, invite au voyage dans un monde bien différent des Cirques de Mafate ou de Salazie.
Il est le plus peuplé des trois et forme le cœur battant de La Réunion.
Son relief tourmenté de cirque délabré par l'érosion, est dominé ici plus qu'ailleurs par le Piton des Neiges qui culmine à 3.071 mètres d'altitude.
Partie intégrante du Parc National, les remparts naturels délimitent et enserrent un monde étonnant ou les habitants ont choisi de vivre sur de grands plateaux ; îlet à Cordes, Plateau des Étangs, Bras de Saint-Paul, Palmiste rouge, Bras-Sec...
Cilaos est accessible en voiture au terme d'une route magnifique, mais extrêmement sinueuse, avec ses 400 virages, ses hautes falaises, ses corniches, ses rivières.
Ce village créole de haute montagne est doté d'un charme incomparable, d'un air pur et frais, d'une Eglise aux couleurs flamboyantes, blanches et bleues, d'un établissement thermal (Le seul de l’Île).
Près de 80 kilomètres de sentiers parcourent le cirque pour des ballades à la Mare des Joncs, dans la forêt du Tapcal, ou pour des randonnées au Piton des Neiges, le toit de l'Océan Indien et au Col du Taibit vers Mafate.
Un peu de toilettage sous l'eau de pluie et me voila prêt pour la journée !
Quand j'arrive chez " les marseillais ", ils sont déjà tous debout.
Marie-Jo, étend ses chaussettes profitant du soleil qui est revenu.
Jacques termine de s'habiller dehors sur une chaise et justement, il enfile ses chaussettes.
Françoise discute avec Agnès, qui est assise sur une chaise, la jambe gauche posée sur une autre chaise.
Francisco, Denis et Jean-Marie discutent du drone à Jean-Marie.
Va-t'il l'emmener au Piton des Neiges ?
Oui...
Non...
Pour le moment, il n'est pas décidé.
Ginès quand à lui, est au téléphone avec Mondial Assistance, pour le moment ils ne savent pas s'ils seront rapatriés vers la métropole ou pas.
Michèle ?
Je pense qu'elle doit faire le lit ou se préparer à l'intérieur.
Après le petit déjeuner, pris en commun chez Jean-Pierre, retour chez eux où ils attendent une infirmière qui doit venir faire une prise de sang à Agnès.
Tous sont surpris par la corpulence de l'infirmière.
Quelques remarques et plaisanteries sont dites pars le groupe à son sujet, mais je ne les répéterai pas.
Trop cons ces humains...
Alors qu'ils ne sont rien !
Sinon, des imbéciles en ce moment précis.
Elle a les plus grandes difficultés du monde à s'extraire de sa Clio !
La montée des quelques marches séparant la route des dortoirs où se trouve Agnès, est un vrai calvaire pour cette femme !
Mais bon, l'essentiel c'est que ce soit une bonne infirmière.
Et elle, l'est !
Cinq minutes plus tard, elle est déjà repartie, ayant accompli son devoir avec professionnalisme.
Comme Jean-Pierre, ne fais pas le service ce midi, tous (sauf Agnès), partent faire quelques courses pour le repas de midi.
Sous la pluie, ils entrent dans un Leader Price, qui se trouve dans la rue principale de Cilaos.
Ils ont beau tourner et retourner dans les rayons du magasin, ils n'achèteront que les alcools, les yaourts et quelques fruits.
Sur le retour, ils prendront le pain à la boulangerie " Le Cake " et auront une chance inouïe, en trouvant un restaurant malgache, " Chez Payet ", où sont vendus des plats chauds à emporter.
Le repas se fera au rez-de-chaussée.
Pour l'occasion Jean-Pierre sera leur invité.
Saucisson, cacahuètes, différents gâteaux locaux et même un avocat acheté, rappelez-vous, lors de la randonnée, Hell bourg - Grand Place les Hauts, qui est resté au fond du sac de Jean-Marie !
Normalement, comme ils ne font pas de rando, ils devraient s’arrêter de manger, mais non !
Bien au contraire, ils attaquent le plat chaud acheté au restaurant " Chez Payet ", qu'ils font passer avec quelques bouteilles de rouge et de blanc, histoire de bien lubrifier leurs gosiers.
Bien sur, fromage ou yaourt en dessert, avec ce qui reste de rhum ou de vin.
La femme à Jean-Pierre leur emmené même un beau " gâteau Ti son " !
Un classique de la pâtisserie réunionnaise, à base de farine de maïs, d’œufs, de beurre, de sucre, de vanille, et de sirop d'anisette.
Il est agrémenté de petits morceaux de confiture de papaye.
Un vrai régal !
Le tout terminé par un bon café, offert par nos hôtes.
Comme il n'est que 15:30, certains décident de partir faire une ballade jusqu'au Lac aux Joncs, en passant par le centre ville.
Agnès elle, reste plantée à contrecœur sur sa chaise avec sa patte folle.
Francisco lui, a pris rendez-vous chez " Métiséa Spa ", pour 1 heure de massage malgache, un vrai régal pour lui, qui adore les massages.
D'autant plus, qu'il s'attendait à voir une Dame assez âgée d'après le son de la voix qu'il a eu au téléphone et c'est une splendide femme d'une trentaine d'années, métissée aux yeux bleus, qui l'accueille et lui prodiguera son soin !
Miss Univers en personne !
Il s'en souviendra !!
De retour, soit de ballade soit de massage, la partie de Uno s'impose en attendant l'heure du repas.
L'occasion pour Agnès de refaire partie du groupe car depuis son accident, elle est souvent restée seule, avec ses pensées et ses incertitudes...
Mondial Assistances, n'ayant toujours pas donné de réponse.
Comme toujours, le repas est excellent.
Toujours préparé par Jean-Pierre.
Toujours à base de riz !
Après le repas, tous préparent leurs sacs à dos pour une randonnée de 2 jours.
Tous non, Ginès à décidé de rester avec Agnès, pour attendre la réponse de Mondial Assistance.
Apparemment, on s'achemine vers un rapatriement sur la métropole...
Comme tous sont au lit à 21:00, moi aussi je vais me pieuter.
J'ai vu un cousin Tek-tek, se poser près de l'Eglise sur un superbe " Feïjoa Sellowiana, " appelé aussi " Goyavier du Brésil ", pour passer la nuit.
Les fruits du Goyavier appelés " Féijoas, ont la forme d'un kiwi vert, sans poils, avec une peau verte et rugueuse.
La pulpe est granuleuse à pépins, avec un goût légèrement acidulé et un arôme délicieux
rappelant l'ananas et la fraise.
Je vais aller le voir, pour piailler un peu avec lui, avant de m'endormir.
DIXIÈME JOUR
CILAOS - GITE CAVERNE DUFOUR OU REFUGE PITON DES NEIGES
( Cirque de Cilaos )
Une journée particulière, s'annonce.
Le groupe va devoir se séparer d’Agnès et de Ginès.
Cela ne va pas être facile...
Tout le monde y pense mais personne ne dit rien.
Cela ne ferait qu'ajouter de la peine à la peine...
Ils ne verront pas le Piton des Neiges ni le Piton de la Fournaise...
Quel désastre !!!
Quelle ironie, eux qui ont tout organisé de ce voyage, restent sur la touche...
" C'est Pô juste " comme dirait Titeuf, pour donner une pointe d'humour à cette situation.
Pour rester en communion avec eux, le reste du groupe a décidé, qu'une fois qu'ils seront en haut, sur le bord des falaises, qui surplombent la ville de Cilaos, quand il sera à peut-près
4:30 heures du matin, ils allumeront leurs lampes torches et leur feront des signaux, pour qu'ils participent malgré tout à l'expédition.
Déjeuner pris à 8:00 heures, je les vois partir chercher leurs sandwichs pour midi à la boulangerie Le Cake.
Le soleil est là avec eux, mais pour combien de temps ?
De retour des courses, tous embarquent leurs sacs à dos dans la navette.
Agnès et Ginès descendent jusqu'au véhicule pour leur dire au revoir et leur souhaiter bonne chance.
Le moment est émouvant...
Dramatique...
Je vois que tous ont envie de pleurer, en laissant leurs deux amis sur la touche.
Quelques larmes coulent, bien sur.
Surtout celles d’Agnès, bien compréhensives...
Finalement, à 10:00 , la navette se mets en route en laissant derrière elle le couple Massol.
Pendant quelques minutes personne ne parle dans la navette.
Il y aurait beaucoup de choses à dire, mais personne ne parle...
C'est Gilou qui débloque la situation en donnant des explications sur la ville de Cilaos et sur la journée qui les attend.
Ils laissent le véhicule sur le parking " Le Bloc ", sur la route de Bras-Sec, à 1380 mètres d'altitude, puis vérification des sacs à dos au cas où ils auraient oublié quelque chose d'important, car ils ne reviendront ici que dans deux jours.
Ils se préparent à emprunter le GR 1, qui les emmènera au " Gîte Piton des Neiges " appelé aussi Caverne Dufour, administré par Nathan et Alain, perché à 2479 mètres d'altitude.
- On y va !! Annonce Gilou.
- Départ imminent !! Hurle Francisco.
- Fé Pété !! Gueule Jacques.
Le sentier est assez raide mais facile à monter.
Beaucoup moins de marches que dans le Cirque de Mafate.
Le sentier est assez fréquenté car c'est un des GR, des plus connus de La Réunion et pour cause ; il mène au Piton des Neiges !
La cerise sur le gâteau, quand on vient randonner à l’Île de La Réunion.
Le soleil semble vouloir dominer cette journée.
Au fur et à mesure qu'ils prennent de l'altitude, les vues sur la ville de Cilaos sont de plus en plus belles !
Il y a même sur le sentier, une terrasse en bois qui permet aux randonneurs de chauffer leurs appareils photos en mémorisant les paysages, qui défilent sur leur parcours.
Plus haut, à 1980 mètres d'altitude, ils arriveront à un kiosque en bois, où ils pourront manger un
en-cas, à l'abri et s'approvisionner en eau, à la fontaine issue d'une source captée.
A partir de ce kiosque, la montée vers le gîte devient de plus en plus dure.
Les fameuses marches sont de retour !
Par endroit, ce serait presque de l'escalade.
Il y a même deux passerelles en fer !
Non pas suspendues, mais verticales, tels des escalators non motorisés.
De temps en temps, la brume ou " Farine ", s'invite pour la fête !
Le lichen Barbe de Jupiter a l'air de bien se plaire dans ces contrées aussi.
Signe de la qualité de l'air.
Finalement, ils atteignent les bords du Cirque de Cilaos, sur la crête du Grand Bénare.
De là, la vue sur le Gîte du Piton des Neiges est splendide !
Certes, il y a un peu de farine mais la vue est tout de même extraordinaire !
De là, on devine des hommes torse-nus sur la terrasse du gîte.
Pourtant il ne fait pas très chaud ici !
Serait-ce l'ivresse des montagnes ?
Ou, serais-ce l’ivresse rhumanéenne !
Maladie très répandue à l'Île de La Réunion, facilement transmissible et contagieuse pour les randonneurs et randonneuses!
En tous cas, le spectacle est époustouflant !
Sur la gauche, avant d'arriver au gîte, des randonneurs descendent ou montent par un sentier.
Certainement qu'en haut, bien que la farine nous le cache, se trouve le Piton des Neiges.
Leur objectif pour demain, car ce soir ils vont dormir et manger au sec dans le gîte de Nathan et Alain.
Gilou devance tout le monde et quand ils arrivent au gîte, le dortoir est déjà attribué.
Dortoir de 9 couchages.
Chaque lit, à 3 couchages superposés.
Ils rangent leurs affaires là où ils peuvent car dans le dortoir, la place est comptée et cinq minutes plus tard, ils sont devant leur bière Dodo Bourbon, leur coca ou leur thé.
Pour la douche ce sera une autre affaire...
En effet, il n'existe pas de source d'eau, ni potable, ni non potable, aux environs du gîte.
Donc, pas d'eau....
Si, juste un peu, aux robinets des toilettes.
Mais, alors, juste un petit filet !
Pas d'eau chaude, bien sur.
Comme tout le groupe a été informé, tous se sont organisés.
Les uns avec des lingettes nettoyantes.
Les autres avec des bouteilles d'eau.
Le restant...
Ne se lavent pas !
Je suppose....
Après " le nettoyage corporel ", ils font comme tout le monde dans le gîte; ils jouent aux cartes en attendant le repas.
La partie de Uno est lancée !
Même Gilou y participe.
Je pense même qu'il y prend goût !
Seul Francisco, ne participe pas à ces fameuses joutes de Uno, il préfère fermer les yeux et se remémorer tout ce qu'il a vu dans la journée et emmagasiner tous ces merveilleuses images dans sa mémoire, pour plus tard les coucher sur une feuille...
Quel poète ce Francisco !
Le repas se passe dans une grande salle, où une cinquantaine de randonneurs vont reprendre des forces, grâce au Rougail- saucisses-gros haricot, qui leur sera servi comme plat principal, pour le lendemain monter jusqu'au Piton des Neiges.
L'un des groupes a un guide qui apparemment aime beaucoup pousser la chansonnette et pendant l'apéro ce sera un vacarme prodigieux !
Un autre groupe n'est pas encore revenu des sommets et tous commencent d'ailleurs à s'en inquiéter, car la nuit est tombée et la brume bouche la vue.
Ce groupe est nommé sur une pancarte " le groupe à Chantal ".
Le troisième, celui qui nous intéresse, est déjà à table et à largement entamées les bouteilles de rhum arrangé au goyavier d'une couleur rouge très agréable à la vue mais aussi au palais !
Quelques bouteilles de Dodo termineront leur route ici, ce soir.
Ainsi que quelques bordeaux rouge, " Château Bois Pertuis ".
Nos amis mangent une compote à la pomme en guise de désert.
Un peu léger comme dessert mais la compote est très bonne.
Quand, arrive enfin, le groupe de randonneurs à Chantal.
Deux ou trois des membres de l'équipe sont en sang !
Ils sont tombés dans la descente.
Ils ont fait toute la descente depuis le Piton des Neiges dans la nuit, sous une farine à couper au couteau et avec un sentier où le moindre rocher est une savonnette !
Des inconscients !
Des fous !
En arrivant, tous se jettent sur les boissons pour se désaltérer, mais dans leur précipitation, une Dame confond le rhum avec je ne sais quel breuvage ou sirop et je jette une grande rasade derrière la cravate !
Elle devient toute rouge, se met à tousser et manque de s’étouffer !
Tous, à part elle, éclatent de rire.
On ne rigole finalement que du malheur des autres...
Enfin...
Pas de tous les malheurs...
A, 20:00, tout le monde est au lit.
La journée a été dure.
Moi aussi je vais me coucher, toutes ces vapeurs d'alcool, me tapent sur le crâne.
J'ai le bec qui va tomber !!
Ici pas de gros arbres, mais je vais bien trouver un endroit pour dormir.
Tiens, la bas, je vois un " Carex Borbonica '", ou Laîche de Bourbon.
La Laîche Bourbon est une espèce altimontaine de La Réunion, présente principalement au Grand Bénard et sur les plateaux qui entourent l'enclos du Piton de la Fournaise et la Plaine des Sables.
Cette plante est assez rare par ici, mais ça fera l'affaire pour ce soir.
ONZIÈME JOUR
GITE CAVERNE DUFOUR - PITON DES NEIGES - CILAOS
( Cirque de Cilaos )
Mais....
Quel est ce vacarme !
Les lumières du gîte sont déjà allumées.
Pourtant, Nathan et Alain dorment encore...
Je vais voir ce qui arrive.
Je ne le crois pas !
Ils sont déjà attablés et je vois que Gilou a déjà préparé tout ce qu'il faut pour déjeuner ; café, thé, chocolat, sucre, beurre, pain, etc...
Comme ils se dépêchent pour déjeuner !
Ils ont le feu au cul, ou quoi ?
- Chuuuuuuutttt !
- Silence, il y en a qui dorment encore !
- Vous montez au sommet ?
Demande un randonneur qui déjeune lui aussi.
- Oui, on va essayer d'arriver pour voir le lever de soleil, sur le toit de l'Océan Indien.
- Je vous souhaite bonne chance, voila plus d'un mois que personne n'a vu le soleil au sommet du Piton des Neiges, vous verrez, dés 5:00, la farine monte des plateaux et finito la belle vue !
- Oui, mais nous on a le meilleur guide de La Réunion avec nous et il nous a promis le soleil en haut du Piton des Neiges !
- Oh, vous savez, tous les guides mentent toujours...
- Pas le notre, il ne ment qu'une fois par mois et il a déjà brûlé son joker !
Le randonneur leur sourit et se tourne pour continuer son petit déjeuner.
Apparemment, dans sa tête il doit se dire " Encore des pigeons ", ils goberaient n'importe quoi...
Il fait encore nuit, à ma montre lunaire, il n'est que 3:20 !
Voilà qu'ils rangent tout en quelques minutes et qu'ils retournent dans leur dortoir.
Mais, que font-ils avec ces lumières sur la tête !
Ils sont devenus fous !
Je le crois pas, ils ont déjà leur sac sur le dos, prêts à partir !
Et, les gars, recouchez-vous !
Il fait encore nuit !!
Moi la nuit je n'y vois rien !
Nous les oiseaux, on dort la nuit !
Bon, j'avais oublié que les humains ne comprennent pas le langage pialleuteux des oiseaux.
Qui plus est, nous les Tek-tek, on a paraît-il un accent, à couper au couteau, qu'aucun autre oiseau ne comprend...
Ce n'est pas nous qui avons un accent, ce sont les autres !
Non, mais !
Et puis, ils sont trop excités pour m'entendre...
Ils n'ont plus qu'une idée en tête ; Le Piton des Neiges !
Il ne me reste plus qu'à mettre moi aussi ma lampe frontale sur ma petite tête et les suivre dans la nuit.
Les voila qu'ils démarrent, il n'est que 3:30 !
Heureusement, le ciel est dégagé, pas un nuage à l'horizon, le spectacle, je dois l'avouer est sublime.
Quelques centaines de mètres plus bas, un tapis de nuages blancs met en valeur le cône volcanique du Piton des neiges.
Au loin, on devine d'autres sommets qui émergent des nuages, mais difficile de dire de quoi il s'agit, dans la nuit.
Des millions d'étoiles emplissent la voie lactée !
Avec la rotation de la Terre, le ciel semble tourner au dessus de leurs têtes !
Un Ange s'amuse à les allumer et à les éteindre, donnant aux galaxies qui entourent notre belle Terre, un aspect festif, inimitable et jusqu'à ce jour, unique !
Gilou marche loin devant le groupe.
Par moment les autres ne savent plus où il se trouve.
Il est suivi de Jean-Marie qui de temps en temps s'arrête pour éclairer le sentier, qui est très difficile à voir dans la nuit.
Francisco fait le pas au reste du groupe, pour lui la tache est un peu compliquée car il doit enpermanence, se retourner pour vérifier si les autres le suivent bien, faire attention au sol qui par endroit est très glissant et en même temps chercher le sentier à la lueur de sa lampe frontale.
Pas évidant...
Ce serpent lumineux avance tant bien que mal vers les sommets.
De temps à autre, ils s’arrêtent car la montée est dure, mais aussi pour se retourner et admirer les paysages lunaires qu'ils laissent derrière eux.
Tiens ?
Je vois Gilou qui s’arrête, je vais écouter ce qu'il dit au groupe.
- Voilà, vous voyez ces deux gros rochers sur la gauche ?
- Oui.
- Et bien, il y a quelques années, le sentier continuait entre ces deux rochers pour accéder à la corniche qui longe les précipices et d'où, on a une vue imprenable sur Cilaos et ses environs.
- Et pourquoi le sentier, part sur la droite ?
- Pour la sécurité, les corniches sont très dangereuses pour qui ne les connait pas et encore plus la nuit sous la farine.
- Quand même, nous les randonneurs, on fait attention, le danger on connait.
- Oui, mais il y a toujours des gens imprudents...
- Dommage, nous on aurait aimés prendre ce sentier.
- Mais on va le prendre !
- Ouaihhhhhhh !!!!
- N'oubliez pas qu'on a promis à Agnès et Ginès de leur faire un petit coucou depuis la corniche.
- Fé Pété !!!
- Départ imminent !!
Et les voilà qu'ils empruntent cet ancien sentier, interdit aujourd'hui au public.
Les autres randonneurs, montent par le nouveau sentier sécurisé, plus long et plus facile.
Avec Gilou, les interdits..... Il n'aime pas !
Le reste du groupe... non plus !
Tous sont contents.
A, 4:30 heures, ils atteignent la corniche, et comme prévu, tous font tournoyer leurs lampes frontales pour qu'on les repère.
Ceux qui ont pris aussi des lampes torches, les allument et dirigent leurs faisceaux vers la ville de Cilaos, tout en bas, où se trouvent leurs deux amis.
En espérant que, Agnès et Ginès se seront levés et qu'ils apercevront leurs signaux.
Tous voudraient qu'ils soient là avec eux, mais comme c'est impossible, par ces faisceaux lumineux, ils viendront, les conforter et leur donner, leur affection et leur amitié...
Quelques larmes coulent encore...
La vie est parfois dure...
La montée, aussi !
Ils ne sont pas encore en haut !
Comme si le départ vers le sommet du Piton des Neiges avait été le signal, la farine et le vent unissent leurs efforts pour les contrarier et les accompagner jusqu'au sommet.
Il fait un froid polaire !
Un pingouin viendrait à traverser devant eux, qu'ils trouveraient ça normal !
Vite, ils s'habillent le plus chaudement possible, mettent même leurs ponchos car la farine est tellement dense qu'elle aurait fini par les tremper.
Finalement, ce que le randonneur du gîte, leur a prédit ce matin au petit déjeuner est vrai !
Ils ne verront rien !
Quel dommage, tous ces efforts pour arriver au sommet et ne rien voir...
Même moi je suis en colère !
Parole de Tek-tek !!
D'abord Gilou.
Puis Jean-Marie.
Puis le reste du groupe.
Tous sont en haut !
Au sommet du Piton des Neiges, à 3070 mètres d'altitude !
Pour le groupe, bien qu'ayant l'habitude de ces montées, c'est un exploit de plus.
Une partie de ce pourquoi ils sont venus à La Réunion.
Et puis, le miracle !
Comme par enchantement, la Farine se dissipe juste au moment même où le soleil pointe du nez.
Quel spectacle !
Fabuleux !
Splendide !
Unique !
Il faudrait presque inventer un nouvel adjectif, pour ce qui se dévoile à leurs yeux !
Un autre monde !
Très vite, tous sortent leurs appareils photos, leurs Iphones, pour immortaliser ce moment unique.
Faut pas rater ce qu'ils voient....
Faut pas rater cette merveille !!
Peut-être qu'ils ne reviendront plus jamais ici...
Peut-être......
Difficile de prendre des photos, les objectifs se recouvrent de buée et de gouttelettes d'eau très rapidement.
Il faut faire vite !
Et puis, il y a ce froid qui rend la tache encore plus difficile.
Avec les gros gants, pas facile...
Jean-Marie, qui a transporté son drone, le sort à toute vitesse, aidé par Gilou pour l'envoyer dans les airs afin qu'il ingurgite un maximum d’images du groupe, du Piton des Neiges et de ses environs.
Pas facile non plus pour Jean-Marie de manipuler le drone.
Le vent et le fait qu'il n'y ait pas de surface plane rendent le décollage et l’atterrissage presque impossible.
Heureusement, Jean-Marie est un expert de l'aviation et arrive tant bien que mal à stabiliser son engin dans les airs.
Pour l’atterrissage, ce sera une autre histoire, il faudra que Gilou le réceptionne dans ses mains en le prenant par le bas, comme on prendrait un crabe, pour pas qu'il ne vous pique avec ses pinces, les pales du drone devenant coupantes comme des lames de rasoir, quand il est en vol.
Pas évident, mais pourtant réussi.
Bravo !!
Soudain, nouveau petit miracle !
Un arc-en-ciel tout rond s'est formé sur un des pics du Piton des Neiges !!
De mémoire de guide, cela ne s'est jamais vu !
De mémoire de Tek-tek, non plus !
Personne n'a observé un tel phénomène dans sa vie !
On dirait un message céleste envoyé par... Je ne sais qui !
Vite !
Vite !
Tout le monde se retourne pour prendre en photo ce miracle.
Merde !
Les objectifs sont pleins de buée !
Merde !!!!!!!
Quelle colère .....
Quelle désillusion !
Espérons tout de même que quelques unes des photos prises soient exploitables.
Ce serait dommage de ne pas avoir les images de ce phénomène, en mémoire.
Gilou arrivera lui, à prendre une photo de l'arc-en- ciel, d'une beauté époustouflante, avec son téléphone !
Il acceptera plus tard d'en faire don au reste du groupe.
Bien joué !
Depuis le Piton des Neiges, le panorama est unique !!
De quoi ne plus oublier l’Île de La Réunion pour le reste de leurs vies !!!
Bon, c'est l'heure de descendre !
D'autant plus que le vent redouble d'intensité et que la farine devient de plus en plus envahissante, engendrant un froid qui pénètre jusqu'aux os !
- C'est parti !
- Départ imminent !
- Fé Pété !
En descendant, ils laissent derrière eux des tentes, abritées par des murs en pierres volcaniques, montés pour les abriter du vent.
Normalement il est interdit de camper ici, mais depuis qu'ils sont arrivés au Piton des neiges, je ne pense pas qu'ils aient vu beaucoup de flics dans le coin pour verbaliser ces campeurs héroïques !
Ou, inconscients...
La descente se fera par le nouveau sentier, celui qu'ils auraient du emprunter pour monter.
Effectivement, il est beaucoup plus facile.
Le pourcentage de pente est bien moins élevé que celui du circuit de la corniche, par lequel ils ont accédé au Piton des Neiges.
Au fur et à mesure qu'ils descendent, la farine se dissipe pour laisser place à une pluie fine.
Gilou, part en éclaireur, laissant Francisco mener le groupe, de façon à ce que, en arrivant au gîte, le petit déjeuner soit déjà prêt sur la table.
Bien vu !
Après avoir déjeuné et récupéré les quelques affaires laissées dans le dortoir, de façon à alléger leurs sacs à dos, lors de la montée au Piton des Neiges, les voila repartis pour la descente jusqu'à la navette laissée au parking " Le Bloc ", la veille.
Entre temps, par téléphone, le groupe a été informé que Ginès et Agnès seront rapatriés par avion dans le milieu de l'après-midi.
Ils ont aussi appris qu'Agnès et Ginès, ont bien vu leurs signaux lumineux de ce matin, envoyés depuis la corniche du Piton des Neiges à 4:30 heures du matin.
Super !!
Un court instant ils ont été en communion.
C'était le but.
La descente depuis le Piton des Neiges jusqu'au parking va s’avérer longue et difficile.
Difficile car la pluie ne s'est pas arrêtée de tomber, bien au contraire.
Et puis en descente, tout devient glissant sous la pluie ; les racines d'arbres, les bois qui maintiennent les marches, le lichen, les pierres, etc...
Petit incident sans gravité, Jacques aura une petite crampe derrière la cuisse gauche.
Les randonneurs connaissent bien ce genre de crampe, un bon massage avec une crème à l'arnica prodigué par Gilou, 5 ou 10 minutes de repos et le voilà prêt à repartir !
En faisant bien sur attention.
Il faut boire.
Beaucoup boire, sinon, cela peut arriver à n'importe qui.
Une légère halte au kiosque en bois, pour éliminer les toxines et à 14:30, ils sont au parking.
Fatigués, mais tous en bon état et très contents d'avoir réalisé cette ascension.
Et cette descente...
Passage chez Jean-Pierre pour récupérer Agnès et Ginès, mais aussi le reste des bagages laissés ici lors de leurs départs au Piton des Neiges.
Ginès et Agnès ont rendez-vous à Saint-Louis avec un taxi qui les déposera à l'aéroport.
Après avoir monté leurs bagages, ils montent dans la voiture d'une amie à Gilou, qui est venue porter main forte pour l'occasion.
Le reste de l'équipe monte dans la navette, ou ils ont déjà installés tous leurs bagages.
Bien que tristes, Agnès et Ginès se sont fait une raison et arrivent même à plaisanter !
Agnès est toute contente car elle voyagera en " Classe Affaires ", sièges couchette, repas grande classe, champagne, boissons à gogo, etc...
Gines quand à lui, voyagera en seconde classe...
Le pauvre !
Agnès et Ginès sont déposés à Saint-Louis.
Séparations tristounettes, mais obligatoires puisque le taxi qui doit les prendre, arrive au même moment qu'eux sur le lieu de rendez-vous et qu'ils doivent partir.
Ils se promettent de se retrouver en métropole, pour se raconter les aventures et leurs mésaventures et les voilà partis, les uns vers l'aéroport, les autres vers Bourg Murat où ils passeront la nuit
à " L'Auberge du Volcan ", tout prés de La Maison du Volcan, Musée dédié à la volcanologie.
L'Auberge du volcan est gérée par Patricia et sa famille.
Mais avant d'arriver à Bourg Murat, ils traverseront plusieurs villes et villages ; Saint-Pierre, Le Tampon, de nouveau un autre Saint-Pierre, la Plaine des Cafres et Bourg Murat.
Une curiosité, entre La ville de Tampon et le village de Saint-Pierre, les hameaux qui les séparent ne portent pas un nom du genre " Saint- Hippolyte ou Sainte-Marie ", mais des numéros !!
Étonnant, non ?
Comme dirait Pierre Desproges, dans la " La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède ".
L'installation pour la nuit est vite faite.
Gilbert gare sa navette sur un parking à coté d'un bâtiment tout carré, sans aucune inscription dessus, traverse la route et va prendre les clefs des chambres à l'Auberge du Volcan.
De retour, il en distribue 3.
- Jaques et Michèle, chambre 2.
- Françoise et Francisco, chambre 3.
- Marie-Jo et Denis, chambre 4.
- Moi et Jean-Marie on dormira dans le bâtiment juste derrière.
Voilà, c'est fait !!
Chacun transporte ses bagages dans sa chambre, ouvre les fenêtres et inspecte vite fait les lieux.
Pas mal, pas du luxe, mais pas mal pour une nuit.
Grande chambre, eau chaude, chauffage et même une petite télévision !
On est les Rois du pétrole, oui ou non !
Il est 18:00, et le soleil tape encore très fort, il doit faire au moins 35°C.
Le mieux est de prendre une douche et de faire la sieste, en attendant le repas qui sera servi à 19:00, à l'Auberge du Volcan de l'autre côté de la route.
Depuis leurs arrivées à La Réunion, c'est la première fois qu'ils vont manger dans un vrai restaurant.
Accueil professionnel mais chaleureux des serveurs.
Nappes sur les tables.
Beaux couvert.
Francisco aura même le grand privilège de trouver du vin blanc !
Jusqu'à présent, seul le vin rouge était servi dans les gîtes ou les refuges.
Mise à part le Vin de Cilaos, certes excellent mais qu'on ne trouve justement, qu'à Cilaos !
Bref, le Pérou !
Le repas comme à l'habitude sera excellentissime.
C'est là, que Gilbert leurs passera la fameuse photo de l'arc-en-ciel, prise en haut du Piton des Neiges, en se servant des adresses email de chacun.
Bon, il a fallu le harceler un peu, mais finalement ils ont eu gain de cause.
Au départ, il ne voulait la donner qu'à son grand ami Jacques.
Quel coquin ce Gilbert !
Après le repas, comme d'habitude, tout le monde au lit.
Bien que le lendemain il y ait très peu de marche à faire, ils vont tous au lit, aidés encore une fois par les quelques bouteilles d'eau qu'ils ont bues en mangeant...
Moi aussi, je vais me coucher.
Pas loin d'ici je connais un champ de Hyophorbe Indica Gaertn, appelés ici,
" Palmistes Cochon ", un palmier endémique de La Réunion où je pourrais ronfler sans qu'on m'entende.
Mais, chutttttttt !
Pas de bruit !
Ne le dites à personne !
DOUZIÈME JOUR
BOURG MURAT - PLAINE DES CAFRES - GÎTE DE BELLECOMBE
Quelle belle nuit pour un Tek-tek !
Pas de bruit, pas de vent, pas de pluie, pas de farine, pas de froid, une constellation d'étoiles étincelantes et une douce température de 18 °C.
Seul le doux chant d'un de mes confrères, se fait entendre.
L'oiseau vert ou Zostèrops de La Réunion (Zosterops Olivaceus), est aussi appelé
" Oiseau-Lunettes vert".
C'est une espèce endémique et mono-typique de l’Île de La Réunion.
Ce matin, je crois que nos marseillais vont visiter le Musée de la volcanologie.
Je vais voir ou ils en sont...
Tous ceux qui dorment dans le bâtiment en face de l'Auberge du Volcan, ont sorti des chaises et se réchauffent, sous les doux rayons matinaux du soleil.
Ici, en ce moment il fait jour dès 5:00 heures et à 7:00 heures, le soleil commence déjà à gêner ceux qui le craignent un peu.
C'est surement le cas de Denis et de Francisco qui eux sont à l'abri d'un superbe
" Arbre Collier ", introduit à La Réunion en 1820, il est aussi appelé Bois Noir de Bourbon et son nom scientifique est Adenanthera Pavonina.
Ils attendent, tout en lézardant, que le reste de l'équipe soit là, pour aller déjeuner.
Juste avant le petit déjeuner, les uns vont récupérer les plats chauds qu'ils ont commandés la veille au Restaurant de l'Auberge du Volcan et les autres vont faire des achats pour le repas du lendemain, lors de l’ascension du Volcan de la Fournaise, à une petite supérette locale et mettent le tout dans la navette.
Après, visite programmée du Musée Volcanologique.
Superbe visite, très intéressante, des films sur la création des volcans de La Réunion, de nombreuses maquettes pédagogiques toujours sur les volcans, des jeux pour inciter les visiteurs à la connaissance de l’Île de La Réunion, des simulations d’éruption volcanique et même la possibilité de se faire photographier, dans diverses situations à thèmes, autour de la volcanologie
.
Michèle, Jacques, Françoise et Francisco, en profitent pour se faire tirer le portrait aux bords de la dernière coulée de lave de 2014.
Qu'ils sont beaux !
De vrais touristes !
A leurs sortie du Musée, une Renault Twingo sortie directement des années 68 et fort suspecte, est garée à côté de la navette.
Un jeune homme d'une trentaine d'années est adossé à la Twingo.
Lui aussi s'est surement échappé des années " Peace and Love " !
Presque maigre, grand, les cheveux très longs tenus par un chouchou, il se dirige vers le groupe.
Tout le monde s'attend à ce qu'il leur demande une pièce ou une cigarette.
Gilbert intervient.
- Je vous présente Vincent, un stagiaire qui vient avec nous 2 jours pour sa confirmation de diplôme de guide de randonnée mais aussi touristique.
- Vincent Piton, comme le Piton de la Fournaise !
Répond Le jeune homme avec un large sourire.
Tous se présentent au nouvel arrivant, qui ma foi parait assez sympathique.
- Il va nous suivre avec sa Twingo, si quelqu'un veut monter avec lui...
- Moi, se propose Jean-Marie, spontanément.
Un peu plus loin, il abandonnera sur un parking, sa Twingo qui n'est finalement pas à lui, mais qu'il loue 10 € par jour, pour la récupérer dans 2 jours, au retour du Volcan de la Fournaise.
Je ne pense pas qu'on vienne la lui voler.
Ou alors un fou ou un aveugle !
A la rigueur, un collectionneur !
La navette reprend sa route vers sa destination finale pour la journée ; le Gîte du volcan, situé au Pas de Bellecombe.
Sur la route, ils font une pause, pour manger.
Sur les bords des routes, ici à La Réunion on trouve une multitude de tables pour pique-niquer, les unes à l'abri sous un kiosque en bois, les autres en plein air.
En général, ce sont de tables en pierre volcanique avec deux bancs en pierre eux aussi, mais on en trouve aussi en bois.
Eux ils mangeront sur une table en pierre, à découvert.
Quelques rayons de soleil viendront les réchauffer un peu.
Repas tiré du sac, avec ce qu'ils ont acheté la veille, des fruits et des fromages que Gilou a prévu.
Repas terminé, ils reprennent la route.
La navette s’arrête sur un petit parking et Gilou laisse Vincent mener le groupe pour visiter un cratère se trouvant sur le trajet, le Cratère Commerson.
Un ponton en bois est prévu pour visiter le cratère, mais quand ils y arrivent, la farine est là avant eux et ils ne voient presque plus rien !
L'endroit étant assez dangereux, par le risque d'effondrement des parois du cratère, Vincent ne les fait pas rester longtemps sur les lieux et ils reviennent au parking où Gilou discute avec une amie, guide elle aussi.
Les voilà repartis, décidément, ils ne tiennent pas en place, j'en ai marre de voler derrière eux !
Je suppose qu'ils vont s’arrêter prendre des photos de la Plaine des sables, j'en profiterai pour me reposer...
Effectivement, Gilou s'adresse à l'équipe.
- Bon, on va faire un jeu.
- Un jeu ?
- Oui, vous allez fermer les yeux et vous ne les ouvrirez que quand je vous le dirai !!
- Promis !!
Au bout de quelques secondes, Gilou, arrête la navette.
- Vous pouvez ouvrir les yeux maintenant !
Tous ouvrent les yeux, et vu leurs expressions, ils sont ravis du spectacle !
Ils ont devant eux la Plaine des sables, un endroit qui dénote par rapport à tous les paysages qu'ils ont vu jusqu'à présent.
On se croirait dans un désert de sable noir !
Dans un décor de Star wars !
Sur la lune !
- Maintenant, on va se garer et marcher un peu dans cette plaine.
- On prend les sacs à dos ?
- Oui, on ne sait jamais, la pluie peut arriver à n'importe quel moment, il vaut mieux avoir les ponchos sur soi.
Quelques minutes plus tard, les voilà qui s'engagent dans cette plaine atypique mais fascinante.
Pendant quelques minutes, le soleil est présent, puis tout d'un coup, la farine arrive et la visibilité devient presque nulle !
Quelques minutes plus tard, une nouvelle éclaircie leurs permet à nouveau de voir ce qui les entoure.
Jean-Marie en profite même, pour faire voler son drone.
Mais très vite il doit le faire revenir car de nouveau on ne voit plus rien !
Et c'est comme ça jusqu'au sommet du Piton Chisny, d'où on peut voir le fond du cratère " Aubert de la Rüe ", et plus loin, le sommet du Piton de la Fournaise qu'ils graviront demain.
Comme le soleil est revenu, Jean-Marie fait de nouveau voler son drone.
Puis, dans la descente, et même jusqu'à la navette, une fine pluie a décidé de les enquiquiner...
Les ponchos sont de sortie !
Ils poursuivent leur chemin pour aller visiter les bords de la " Caldera " du Piton de la Fournaise.
La route s’arrête là, impossible d'aller plus loin.
C'est impressionnant !
Pas de lave, pas de fumerolles, mais très impressionnant quand même.
Je pense que ce soir, ils vont en rêver !
Pour la troisième fois de la journée, le drone prendra son envol.
Puis, demi-tour pour revenir au Gîte du volcan, situé à 2 240 mètres d'altitude, distant d'un petit kilomètre, un peu plus bas et tenu par Myris et Jo.
Une demi-heure plus tard, ils sont tous installés dans leurs dortoirs.
Gilou et Vincent, sont restés sur le haut du site, pas loin du restaurant du gîte.
Les autres, sont dans un chalet une trentaine de mètres plus bas.
Les gros bagages sont restés en haut dans le chalet de nos guides.
Les toilettes communes sont à l'intérieur mais pour les douches, il faut sortir du chalet pour y accéder.
Bien qu'il n'y ait pas de chauffage, on moins ils ont de l'eau chaude !!
Le Paradis !
Le repas se passe dans une grande salle, où une soixantaine de personnes peuvent y manger avec tout le confort qu'il faut.
Salle un peu bruyante mais je pense que l’excellent rhum servi en apéro y est pour quelque chose !!
Comme d'habitude, très bon repas et tutti quanti !
Comme d'habitude la multiprise de Francisco est prise d'assaut dés qu'elle est branchée sur la prise du restaurant !
Comme d'habitude, tout le monde est au lit de bonne heure, demain petit déjeuner à 6:30.
Pour départ à 7:30.
Pas beaucoup de temps pour dormir.
Moi aussi je vais me coucher, mais attention, j'ai entendu dire qu'ici il y a beaucoup de rats !
Ces bestioles adorent, mettre de temps en temps un Tek-tek à leur repas !
Je vais aller me percher sur les fils d’étendage du linge, qui se trouvent sur la terrasse du chalet où dorment nos randonneurs.
Au moins là, les rats me laisseront tranquille et je serais au chaud !
Maudits rats !
TREIZIÈME JOUR
GÎTE DU VOLCAN - PITON DE LA FOURNAISE - GÎTE DU VOLCAN
( Enclos Fouqué )
Maudits rats !
Sur le sentier, en allant prendre le petit déjeuner, Francisco manque de marcher sur une de ces bestioles, qui est en train de vivre ses dernières heures.
Certainement que les propriétaires des lieux, pour lutter contre cette invasion de rongeurs, doivent dératiser de temps en temps, pour continuer à vivre dans des bonnes conditions d'hygiène.
Maudit rats !!
Juste au moment de partir, à 7:30, un randonneur vit un drame.
Il est apparemment victime d'une allergie.
Il a beaucoup de difficulté à respirer.
On l'a assis sur une chaise et le responsable de son groupe est en train de contacter les secours.
Cet homme est fou !
Il est en train d'informer les secours juste à côté du malade, qui bien sur entend tout.
Cela ne doit pas le rassurer, le pauvre.
- Si, si, je vous dis qu'il va très mal !!
- Sa tête a doublé de volume !!
- Et il ne peut pas respirer !!
- Il risque d'y rester si vous ne vous dépêchez pas !
- Je vois qu'il tourne de l'œil !
Tous autour, sont abasourdis par tant d’incompétence.
D'autant plus que ce Monsieur, est en train de fumer et qu'à chaque fois qu'il s'approche du malade, il lui envoie toute sa fumée sur le visage !
Un fou !!
Si, si, je vous dis, un fou !
Bien que la situation soit dramatique, Denis ne peut s'empêcher de rigoler, en le voyant gesticuler et se donner en spectacle !
Un vrai comédien !
Mais je suis à mes réflexions et voilà que mon groupe est déjà parti !
Par le sentier de découverte, ils accèdent au départ de la descente qui les mènera au pied du Volcan de la Fournaise, dans l'Enclos Fouqué.
Quelques 400 marches plus bas, les voilà en vue du petit cratère de Formica Léo.
Bien qu'il soit interdit d'y monter, des dizaines de randonneurs parcourent ses crêtes.
Ces humains, n'ont aucun respect pour la nature !
Après, il ne faudra pas venir se plaindre des colères de la Terre...
Il y a un monde fou !
Tous suivent le même sentier, le " sentier public ".
En effet, suite aux dernières coulées de lave, l'ancien sentier a été abandonné et on a canalisé tous les visiteurs, sur un nouveau sentier rendu obligatoire, pour la sécurité des randonneurs mais aussi du site, où de nombreux appareils de contrôle de sismiques, ont été placés un peu partout sur les flancs du volcan, afin d'écouter sa respiration et ses sautes d'humeur.
Tient ?
Je vois qu'à la Chapelle de Rosemont, Gilou quitte le sentier public et se dirige vers le Cratère Boris, sur l'ancien sentier.
Ce Gilou !!
Toujours en train de by-passer les règles !
Je vois que le reste du groupe ne dit rien, bien au contraire !
Gilou est obligé de faire rebrousser chemin à quelques audacieux qui veulent s'engouffrer sur les traces du groupe hors la loi.
- Faites demi-tour !!
- Ici, c'est interdit !!
- Suivez l'autre sentier !!
Les " mécréants " sont obligés de faire demi-tour.
Mais, qui c'est le chef ici ?
Mais, notre Gilou national, évidement !
De temps en temps, il se retourne pour vérifier que d'autres groupes ne les suivent pas.
Mais personne d'autre ne prend cet ancien sentier.
Quelle autorité ce Gilou !
Tout au long de l'ascension, Gilbert leur donne un cours de volcanologie.
- Le Massif du Piton de la Fournaise est de type " Volcan Bouclier ", la lave qui sort du volcan est sous forme liquide, de ce fait, les éruptions sont " Effusives ", et la lave coule, tout en se refroidissant, elle devient visqueuse et fini par s’arrêter.
Tous l'écoutent avec une attention estudiantine.
- On distingue deux sortes de laves, les laves " Pahoehoe " et les laves en " Gratons ", au départ, il s'agit de laves de même composition, ce sont généralement des basaltes aphyriques.
L'ascension se poursuit et bientôt, les voilà sur les bords du Piton de la Fournaise, à
2 632 mètres d'altitude.
Le Piton de la Fournaise est constitué d'un large dôme situé au milieu d'une grande zone d'affaissement, appelé " Enclos ".
L'enclos en forme de " U ", d'environs 13 kilomètres de longueur sur 9 kilomètres de largeur est ouvert à l'est sur l'Océan Indien.
Il est entièrement ceinturé de falaises, appelées " Remparts ", qui le surplombent d'une hauteur de 100 à 400 mètres.
Le profil en long de l'Enclos est celui d'un toboggan.
La partie dite " Enclos Fouqué ", est une zone assez plate, comprise entre 2 00 et 2 200 mètres
d'altitude.
La partie médiane qui présente une très forte déclivité, porte le nom de " Grandes Pentes ", quant à la partie basse, dénommée " Grand Brûlé ", elle s'étale tout doucement jusqu'au rivage.
La partie sommitale présente 2 cratères ;
Enfin au bout d'une heure trente de montée, voilà ce qu'ils attendaient tant !
Le sommet du cratère !
Tous restent pâmés devant ce spectacle qui leur est donné de voir.
Impressionnant !
Fantastique !
Pendant une longue minute, personne ne parle.
Tous décortiquent le moindre rocher qui les entoure, la moindre faille.
C'est un paysage qu'ils n'ont pas l'habitude de voir !
Juste devant eux, se trouve le cratère Borie, avec sa multitude d'analyseurs sismiques, qui anticiperont et renseigneront sur les futures éruptions.
Juste après, le cratère Dolomieu, immense, fabuleux, grandieux !
De là où ils sont, ils ne peuvent pas distinguer le fond du volcan qui se trouve 350 mètres plus bas, gouffre formé lors d'un effondrement.
Effondrement qui a eu lieu le 6 avril 2007.
Tous s'applaudissent, se congratulent, s'embrassent !
Enfin, ils ont vaincu les 2 Pitons les plus connus de La Réunion.
Pour quelques uns d'entre eux, c'est une petite victoire, c'est normal.
Pour d'autres, une grande victoire, ce moment ils l'ont tant attendu, tant souhaité, tant désiré...
Ils se regardent tous et sans avoir à se le dire, tous ont une pensée émue pour leurs deux amis ; Agnès et Ginès.
Ils auraient tant aimé qu'ils soient là avec eux, pour s'émerveiller du spectacle...
Pour crier avec eux...
Pour rire avec eux...
Avec eux...
Oui, avec eux !
Ce moment de surprise et d'émotion passé, Jean-Marie sort son drone, les autres leurs appareils photos ou leurs téléphones et les voila transformés en cinéastes ou photographes amateurs avides de mémoire concrète !
Puis, les voilà qu'ils redémarrent et suivent leur guide, jusque sur le plateau du cratère Borie, normalement interdit au public mais ponctuellement ouvert à eux grâce à la débrouillardise de Gilou.
- Attention, ici c'est très dangereux, à n'importe quel moment un bloc de pierre peut se détacher et tomber au fond du cratère !
- Ne vous approchez pas trop près du bord !
Au début, ils ne risquent pas de s'approcher du bord, tétanisés qu'ils sont par la peur !
Mais très vite, attirés par le fond du Dolomieu, les voila tous sur les bords du précipice, pour essayer de voir le fond du cratère et ses fumerolles visibles en son centre.
Encore une fois, les photographes s'en donnent à cœur joie !
Jean-Marie envois son drone scruter le moindre recoin du gouffre et de ses environs.
Gilbert mitraille le groupe d'explications concernant ce lieu.
Les uns l'écoutent, les autres sont trop occupés par ce spectacle phénoménal, ébouriffant, démesuré, ahurissant, féerique, mais insolite et effrayant à la fois !
Ayant fait le plein d'émotions, les voila qu'ils redescendent.
Au passage, quelques explications sur les cratères qui percent le fond de l'enclos Fouqué et sur les sismographes plantés sur les versants du Piton de la Fournaise.
Plus loin, franchissement de la dernière coulée de lave du volcan, une lave aux couleurs et aux formes bizarroïdes et friables.
A mi-chemin de la descente, pause repas, avec les restes de la veille.
Chacun a apporté de quoi partager avec les autres et tout le monde mange à sa faim.
En bas, les randonneurs fourmillent sur le retour, eux aussi.
Repas terminé, reprise de la descente, passage à la Chapelle Rosemont et petite halte pour se désaltérer, avant d'attaquer les 400 marches qui les séparent du haut de l'enclos Fouqué.
Finalement, au pas du légionnaire appliqué par Francisco, les voilà en haut.
A, 15:00, les voilà de retour au gîte.
Douche, partie de Uno et repas créole avant de se coucher très tôt, vers 20:00 heures.
Pour moi aussi c'est l'heure de me coucher.
Je ne vais pas aller bien loin, un grand pommier se trouve juste devant le bâtiment où dorment Gilou et Vincent, il fera bien l'affaire.
C'est un " Malus Domestiqua Borkh ", de la famille des Rosaceae, il est cultivé à l’Île de La Réunion depuis 1825.
Oufffffffff !!!
Notre dernière nuit en altitude, demain descente sur la côte.
Un peu de chaleur, enfin !
QUATORZIÈME JOUR
GITE DU VOLCAN - SUD SAUVAGE - SAINT GILLES
Départ du gîte à 7:30.
Descente vers la Plaine des Cafres, Vincent récupérera sa " Lamborghini " et suivra la navette des randonneurs jusqu'à Saint-Gilles où malheureusement il les quittera.
Sur le chemin, arrêt pour visiter l'Eglise Sainte-Anne, Eglise catholique de l’Île de la Réunion, situé dans la commune de Saint-Benoît, elle constitue l’édifice le plus remarquable du quartier de Sainte-Anne.
L'Eglise a servi de décor au film de François Truffaut " La Sirène du Mississippi ".
Elle est classée, Monument Historique depuis le 11 octobre 1982.
Plus loin, arrêt pour visiter un champ d'ananas.
Ils ont la chance, car en ce moment c'est la pleine saison et les ananas sont murs.
Photos prises, ils reprennent la route.
Plus en avant, à Sainte-Rose, dans la région de la Côte-au-Vent, ils visiteront Notre-Dame-des-Laves, une Eglise catholique de l’Île de La Réunion.
Petit bâtiment peint dans les couleurs roses, il présente un caractère remarquable du fait de la coulée de lave aujourd'hui solidifiée, qui n'est entrée dans la Nef que sur 3 mètres, le reste de la coulée ayant contourné l'édifice sans le toucher, lors d'une éruption du Piton de la Fournaise, survenu hors de l'Enclos Fouqué.
On trouve à côté de l'Eglise, La Vierge au Parasol, autrefois installée au Grand Brûlé et qui a du être déplacée sous la menace d'un ensevelissement par la lave dans les années 2000.
En continuant, ils seront éblouis par la beauté du site de la Anse des Cascades.
Parc naturel où les jours de fête et les weekends, en été, des milliers de personnes viennent y passer la journée.
Francisco et Jean-Marie, en profitent pour manger une bonne glace !
Ils profiteront pour immortaliser, les nombreuses cascades qui embellissent ce lieu.
En allant s’installer dans la navette ils apercevront deux ou trois couples de Paille-en-queue, oiseaux emblématiques, qui nichent sur les falaises environnantes au Parc.
Après Notre-Dame-des-Laves, à droite sur la D57 qui va à Bois-Blanc, d'immenses forêts de filaos tapissent le paysage.
Le Filao ou Casuarina Equisetifolia, est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Casuarinaceae, originaire d'Asie du sud-est et d'Australie.
C'est un arbre pouvant atteindre 35 mètres de haut, au feuillage persistant, au bois très dur surnommé " bois de fer ", qui s'adapte à tous types de sols.
Puis ils arrivent à l'Enclos du Piton de la Fournaise, toujours sur la D57, au niveau de l'Océan Indien, sa longueur est de 8,6 kilomètres.
Au sortir de l'Enclos, on peut voir la dernière coulée de lave de l'éruption de 2007, qui eut lieu du 2 avril au 1er mai 2007.
Cette éruption volcanique du Piton de la Fournaise est marquée par une importante activitéhawaïenne, avec des fontaines de lave atteignant de très grandes hauteurs, des coulées de lave très véloces mais aussi explosives, provoquant l'effondrement du fond du cratère Dolomieu, jusqu'à là quasiment comblé, pour tomber 350 mètres plus bas.
Ces coulées de lave soulèveront la route D57 de plus de 60 mètres et agrandiront l’Île de La Réunion de 10 hectares.
A midi, un arrêt a été programmé par Gilbert à Saint-Philippe, pour manger au restaurant " Le Pinpin ".
Restaurant idéalement placé au bord de l'Océan Indien et des falaises de lave, où viennent se rompre d'énormes et incessantes vagues folles, donnant à ces lieux une vision de superproduction péplumnesque !
Excellent repas, ils mangent à la carte.
Tous se régalent sauf.... Marie-Jo qui est en délicatesse avec ses intestins !!
Surement la fatigue ou le manque de sommeil….
Mais bon, rien de bien grave.
Jean-Marie et Michèle qui ont l'habitude de s'asticoter vont " s'attraper " ce coup-ci, sur le fait que Francisco prends sa fourchette de la main droite, pour manger son riz.
- Tient, tu manges avec la fourchette à la main droite ? S'enquiert Michèle.
- Oui, pour le riz ou les pattes, je prends la fourchette de la main droite.
- Tu es gaucher ?
- Non, mais c'est une habitude.
A partir de là, les uns seront pour avoir la fourchette à la main gauche, les autres à la main droite.
Bref, c'est le bordel !
Francisco qui ne rate pas une occasion de mettre de l'huile sur le feu, prend fait et cause pour Jean-Marie, ce qui bien sur, provoque la colère de Michèle !
Francisco est aux anges, il a réussi son coup !
Conforté par l'aide inattendue de Francisco, Jean-Marie va commettre l’irréparable faute aux yeux de Michèle ; vérifier sur son téléphone la véracité des us et manières de tenir une fourchette !
- Tu vérifies sur ton téléphone ?
- Oui...
- Tu ne me fais pas confiance ?
- Non.....
Et les voilà repartis de plus belle !
Finalement, personne aura raison, il existe trois façons de tenir la fourchette ;
Un bon café et les voila partis visiter une distillerie " La Saga du Rhum ", à Saint-Pierre.
Musée installé au cœur de la plus ancienne distillerie familiale de l’Île, la Saga du Rhum, vous transporte dans une aventure historique, culturelle et sensorielle, mais aussi financière...
Ils n'auront pas le temps pour visiter le Musée, mais ils feront quelques emplettes pour une dégustation ultérieure ou un cadeau à un familier ou ami.
Plus loin, ils feront une halte pour admirer les plages de " l’Étang Salé ".
Magnifiques plages de sable blanc, s'étalant à perte de vue.
Mais baignade impossible, la force des vagues est bien trop dangereuse et puis n'oublions pas que le requin, rode dans les lieux à l’affût du touriste un peu trop audacieux !
Le trajet se termine sur le parking du village de vacances " Le Corail ", ancien VVF.
Où, Gilou va les laisser pour revenir les chercher le lendemain, jour de départ vers la métropole.
Vincent, les quittera là.
Tous lui souhaitent bonne chance pour son brevet de guide.
Tous sont persuadés, qu'il fera un très bon guide de randonnée.
Pas à la façon de Gilou, mais bien à la sienne, " cool et décontracté " !
Tous ont apprécié sa compagnie et ses rires.
C'est définitif, ce sera un bon guide !
C'est voté !
Installation terminée, tous se retrouvent au Grand Lagon pour une dernière baignade.
Bien qu'un peu fraîche, ils prennent le bain.
Une petite demi-heure plus tard, rinçage à la piscine du centre, douche et départ pour effectuer quelques courses, pour avoir de quoi manger pour le soir car le restaurant du centre est complet et ne peut les accueillir !
Pour ne pas perdre les habitudes, quelques bouteilles de rhum arrangé sont mises dans le chariot, ainsi que du Bordeaux " Château des deux Rives 2015 ", et un " Bourgogne Chardonnay 2015 ", avec tout ce qui va avec un bon apéro.
Pain, saucisson, pâté, fromage, jambon, tomates, yaourts, ananas, compléteront le repas.
Un rhum arrangé à la noix de coco fera l'affaire pour le digestif.
Après, tout le monde retrouve son wigwam, car il faut préparer ses valises pour le lendemain.
Déjà …
Ils n'ont pas vu les jours passer !
Les marches oui, mais pas les jours !
Qu'est-ce qu'ils ont rigolé !
Qu'est-ce qu'ils ont souffert !
Toujours ces marches !
Maudites marches !
Moi, pour ma part, je m'en vais écouter un récital donné par un groupe d'oiseaux, les " Bulbul de Bourbon ", très connu ici à la Réunion, les locaux les surnomment ici, Merles Pays,
" Merl pei " , en créole.
Des drôles d'oiseaux !
Je vais me régaler !
Celà fait 10 fois que je vais les voir et à chaque fois ils me surprennent !
Ce sont nos " Indochine " du coin !
Que dis-je, ce sont nos " Johnny Hallyday " locaux !
Des bêtes de scène !!
Des bêtes de scène, vous dis-je !
Après, si je retrouve mon arbre…
Dodo...
QUINZIÈME JOUR
HÉLICOPTÈRE - RESTAURANT LE BISTROT DES PÊCHEURS - MARCHE AUX ÉPICES
AÉROPORT SAINT - DENIS / AÉROPORT MARSEILLE - MARIGNANE
Ho, la, la...
Quel mal de tête !
Après le concert d'hier soir, je me suis laissé entraîner dans un traquenard par des amis et ce matin je ne vois pas plus loin que le bout de mes ailes.
Quelle galère !
Bon, où sont mes zigotos, ce matin ?
Ah, je les vois encore au Lagon !!
Ça va leur manquer, ces vagues, ces paysages, je le sens...
A moins que ce ne soit le frisson squalassiens !
Maintenant, ils attendent la navette qui les emmènera à " Corail hélicoptères ", pas loin d'Ermitage les Bains.
Ginès avait réservé des vols en hélicoptère pour tout le groupe, pour le jour du départ, chez Corail hélicoptères, pour 9:00, mais leurs vols ont été décalés à 10:00, espérons qu'ils n'aient pas à
regretter ce décalage, car la farine arrive vite ici dans les 3 cirques et si c'est le cas, leurs vols seraient annulés.
Le temps de faire la pesée pour l'équilibrage du poids dans l'hélico et 15 minutes plus tard, les voila dans les hélicoptères pour le survol de l’Île de La Réunion et plus particulièrement des cirques de Mafate, Salazie et Cilaos, ainsi que les Pitons des Neiges et de la Fournaise.
Décollage parfait des 2 hélicoptères ( 6 personnes par appareil ) et les voilà partis pour la grande visite.
Le début du survol est extraordinaire, on attaque par le bord de l'Océan, la Baie de Saint-Paul, l'embouchure de la Rivière aux Galets, le Port, la Grande Rade, puis on vire sur la droite pour survoler la faille du " Dos d’âne ", où coule la Rivière aux Galets pour remonter vers le Cirque de Mafate.
La farine arrive tout doucement.
Furtivement...
Ils ont juste le temps d'apercevoir quelques îlets de la plaine de Mafate où ils ont randonné quelques jours auparavant et le pilote de l'hélicoptère qui est en relation avec les autres appareils partis avant lui, est sommé de faire demi-tour car la visibilité est presque nulle et continuer serait dangereux.
Ils auront volé une vingtaine de minutes.
Ils sont très déçus...
Ce n'est pas parce que ils ne vont payer que 15 minutes de vol que leur déception sera amoindrie...
Bien au contraire.
Mais la sécurité passe avant tout.
Ils demandent au chauffeur de la navette qui va les remmener au centre, s'il peut les laisser au port de Saint-Gilles.
Pas de problème, il les laissera.
Ils sont culottés !
Ils se font prendre en photo sur le port par une jeune plongeuse en maillot de bain.
En " petit maillot " !
Je vois que les hommes apprécient...
Les femmes, je ne serais dire ...
Encore !
Ils sont encore assis au bar du " Cap Ouest ", en terrasse du port !
Décidément, ils ne sont jamais rassasiés, ces marseillais !
Les voila maintenant attablés au restaurant " Le Bistrot des Pêcheurs " !
Jacques, Jean-Marie et Francisco, sont en train de se " taper " une fabuleuse et énorme Paella !
Trois parts qu'il restait, leur a dit la serveuse !
Elle aurait du dire 10 parts, tant la quantité est colossale !
Les autres, ont opté pour une assiette à base de poissons.
Que dis-je, une assiette !
Un plat !
Jamais ils ne finiront ce qu'il y a dans leurs assiettes, il y a à manger au moins pour 4 personnes par assiette !
Bon, si des fois il en reste, j'irais picorer un peu...
Ils ont tout fini !!
Les vandales !!
Les morts de faim !!
Les ingrats !!
Quoi ?
Maintenant ils prennent un dessert !
Mais.... il est fou ce Francisco !
Une glace d'une demi-tonne !
Une crise de foi !
Voila ce que je lui souhaite, une crise de foi !
Maintenant, ils téléphonent !
A qui ils téléphonent ?
Ils vont me rendre fou !
A Gilou ?
Ils l'invitent pour boire le café...
Qu'ils sont gentils !
J'ai compris !
Ils sont malins ces marseillais...
Comme ça, Gilbert, après le café les transportera dans sa navette et ils n'auront pas à marcher pour le retour au centre Corail, où ils récupéreront leurs bagages.
Ils sont malins ces marseillais !
Une fois les bagages chargés dans la navette, les voilà partis vers l'aéroport de Saint-Denis, mais sur le trajet, Gilbert leur a promis la visite d'un Marché
aux Épices, créole.
A Saint-Gilles, ils quittent la D57 et les voilà plongés dans les quartiers populaires de la ville, quartiers bien moins touristiques que sur la côte.
Gilbert gare le véhicule pas loin du marché aux épices de Saint-Denis ; le "Marché du Chaudron", qui se fond, au milieu des habitations locales.
Marché à l'épice, incontournable de l’Île de La Réunion, pour qui, cherche l'authenticité.
Ce marché populaire propose des épices et de l'artisanat, sur un étal de plus de 400 stands, tous les fruits et légumes de La Réunion, sont sur les étalages, hypnotisant les chalands pour qu'ils les mettent dans leur besace.
L'endroit est idéal pour observer le quotidien des habitants et de faire partie intégrante de la vie locale.
Tous achètent quelque chose, un souvenir, un fruit, une boisson...
C'est la, lorsqu'ils sont tous réunis en train de déguster une boisson naturelle, fraîchement pressée, qu'ils profitent du moment, pour remettre à Gilbert une enveloppe contenant le pourboire du groupe, pour ses prestations lors du séjour.
Une somme a été définie et tous ont donné cette somme.
Ils ont tous été contents de leur guide.
Très contents.
A 17:00, les voilà devant l'aéroport de Saint-Denis, l'aéroport " Roland Garros ".
Ils disent au revoir à Gilbert, qui a un petit mot de remerciement personnalisé pour chacun des randonneurs.
Ils se promettent de se revoir sur d'autres séjours, avec si possible Gilou comme guide.
La Thaïlande, le Kilimandjaro, le Kenya, le Népal, Madagascar, la Tanzanie et bien sur La Réunion, sont au programme de Gilbert, pour l'année prochaine, ils n'ont que l'embarras du choix !!
Comme à l'aller, pesage des bagages, longue attente de l'embarquement, puis installation dans l'avion pour le
retour.
A 19:00 précises, je vois l'Air bus Industrie A330-200 de la compagnie XL Airways, vol SE 1150, quitter le sol et prendre son envol vers la métropole où ils n'arriveront à l'aéroport Marseille / Marignane que le lendemain, avec 3 heures de décalage.
A l'aéroport, ils sont attendus par Ginès qui s'est proposé de raccompagner Marie-Jo et Denis Thirion chez eux.
La première chose qu'ils font c'est de demander des nouvelles d'Agnès.
- Elle va bien, elle en a pour un moment avant de randonner, mais elle va bien.
Ginès, accompagne Jacques et Francisco au parking " Super Éco ", de l'aéroport où ils ont laissé leur véhicule, puis ils reviennent tous les trois récupérer le reste de
l'équipe.
Embrassades, promesses, rigolades.....
Bref.... comme dans toutes les séparations après un voyage en groupe.
Comme il fait très froid, ils ont vite fait de remonter dans leur véhicule et de prendre
le chemin de leur nid !
Pour ma part, je dois retourner chez Madame Tek-tek, où j'espère, un nid bien douillet et quelques bonnes graines m'attendent...
Pourvu que mes tek-tekquieux dorment !
J'ai besoin de repos.
Je dois dire que je me suis beaucoup amusé avec ces marseillais, finalement forts sympathiques.
Je dois dire aussi qu'avec leur ;
- Départ imminent !!
- Fé Pété !!
Ils m'ont un peu cassé les oreilles aviaires !
Mais bon... C'était pour la bonne cause.
En tous cas, ne m'en veuillez pas trop, moi je n'ai rien noté, pour vous raconter le périple des marseillais, il se peut que j’omette quelques anecdotes et que j'en arrange
d'autres...
Heureusement, le pense-bête, que Marie-Jo m'a prêté et ma petite mémoire d'oiseau m'ont bien aidé pour vous conter ce trek à l'Île de La Réunion.
En tous cas, " Mi aime a ou, un bon peu".
Et, " Nou artrouv ".
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Vous l'aurez compris, ce récit n'est vraiment compréhensible, que par des randonneurs ayant effectué le même circuit que ces marseillais, tous issus de l'Association de Randonnée de l'ASB Berre l’étang.
Pour ceux qui auront lu ce récit, j'espère leur donner envie de visiter cette merveilleuse île qu'est l'Île de La Réunion et de se " régaler ", à monter toutes ces satanées marches, mais aussi à apprécier la gentillesse de ses habitants et de ses guides qui ne mentent jamais !!
Francisco Munoz